pour la tête de liste AFD, l’allié allemand du RN, un SS « n’est pas automatiquement criminel »
FRÉDÉRIK FLORIN / AFP
Maximilian Krah photographié au Parlement européen le 23 avril (illustration).
POLITIQUE – Chaque jour qui passe fait de l’AFD un fardeau de plus en plus lourd pour Marine Le Pen et Jordan Bardella. Illustration avec cet entretien donné samedi 18 mai par Maximilian Krah, tête de liste du parti d’extrême droite allemand aux élections européennes, qui siège actuellement dans le même groupe que le RN au Parlement européen : Identité et Démocratie.
Du quotidien italien La République, l’eurodéputé de l’AFD expose sa vision de l’histoire allemande, et plus particulièrement celle du nazisme, après avoir affirmé que l’Allemagne devait être fière de ses ancêtres. » Même si c’est du SS ? « , interroge La République. » Cela dépend de ce qu’ils ont fait », répond d’abord Maximilian Krah, avant de préciser son propos lorsque le quotidien italien souligne qu’on parle ici de criminels de guerre.
» Il faut évaluer les défauts individuellement. À la fin de la guerre, il y avait près d’un million de SS « , développe la tête de liste de l’AFD, citant en exemple le cas de l’écrivain Günter Grass, prix Nobel de littérature, qui est passé par les rangs de cette terrible organisation, qui avait parmi ses responsabilités l’organisation de l’extermination des Les Juifs. » Parmi les 900 000 SS, il y avait aussi de nombreux agriculteurs : il y avait certes un pourcentage élevé de criminels, mais tous ne l’étaient pas. Je ne dirai jamais que tout homme portant un uniforme SS était automatiquement un criminel. « , il insiste.
Scandales en série
Une manière de relativiser la dimension criminelle de cette organisation qui a collecté les atrocités commises au nom du projet antisémite et totalitaire d’Adolf Hitler qui ne manquera sûrement pas d’agacer Marine Le Pen et Jordan Bardella, dans un contexte où le RN soulève sa voix contre cet encombrant allié allemand qui met à mal l’objectif de normalisation nourri par la formation lepéniste.
De quoi menacer l’AFD d’une possible exclusion du groupe Identité et Démocratie après le 9 juin ? » Je ne sais pas. Mais si nous sommes expulsés, je doute qu’ils atteignent le nombre de sept pays requis pour former un groupe.» » balaie dans cette même interview Maximilian Krah, dont les intentions de vote s’effritent en Allemagne sur fond de scandales en série.
Par exemple, l’un de ses attachés parlementaires, soupçonné d’être un agent chinois, a été arrêté par la police fin avril. Mardi 14 mai, la justice allemande a condamné Björn Höcke, l’une des figures les plus radicales de l’AFD. En cause, l’utilisation d’un slogan rappelant l’Allemagne nazie. En janvier, le média d’investigation Correctiv a publié une enquête révélant l’existence d’un « Plan de remigration » fomentée par l’AFD et les membres du mouvement néonazi pour expulser les étrangers et les citoyens allemands d’Allemagne » pas assimilé ». Ce qui a amené Marine Le Pen et Jordan Bardella à demander des explications à ce partenaire gênant lors d’un déjeuner secret divulgué par… le coprésident de l’AFD.
Voir aussi sur le HuffPost :