Pour la première fois, le porte-avions Charles de Gaulle va être placé sous le contrôle opérationnel de l’Otan
Suite à une « indisponibilité intermédiaire pour maintenance » (IEI) qui a duré environ cinq mois, le porte-avions Charles de Gaulle a entamé sa montée en puissance depuis maintenant plusieurs semaines. Il est désormais prêt à être à nouveau déployé au sein de son groupement tactique aéronaval (GAN ou TF473). Ainsi, le 26 avril, il appareillera de Toulon pour une courte mission exclusivement axée sur la Méditerranée, une présence en mer Rouge ayant été exclue afin d’éviter toute escalade avec les rebelles Houthis, qui ciblent le trafic commercial autour du Bab. Détroit d’El-Mandeb.
Ce déploiement, baptisé « Akila » (qui doit signifier « aigle » si l’on se réfère au latin, aquila), verra donc la participation du GAN à l’exercice Mare Aperto 24, organisé par la Marina Militare entre le 3 et le 27 mai. Cela « permettra d’avoir deux groupes travaillant, l’un avec le (porte-avions) « Cavour », l’autre avec le « Charles de Gaulle » », a expliqué l’amiral Nicolas Vaujour, chef de l’Etat. -major de la Marine Nationale (CEMM), en octobre dernier.
Mais avant cela, le groupe aéronaval français sera placé sous le contrôle opérationnel de l’Otan, plus précisément sous celui des « Forces navales de frappe et de soutien de l’OTAN » (StrikforNato), pour deux semaines. Ce qui sera sans précédent, comme l’a rappelé à l’AFP le vice-amiral Didier Maleterre, numéro deux du Commandement maritime de l’Otan (MARCOM).
« C’est la première fois que le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle et l’ensemble de son escorte, dont un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA), sont placés sous le contrôle opérationnel de l’OTAN pendant 15 jours au cours d’une activité de vigilance opérationnelle, qui est nettement plus important qu’un exercice », a expliqué l’officier.
Or, le porte-avions Charles de Gaulle est censé permettre la mise en œuvre de la Force aéronavale nucléaire (FANu) qui, créée en 1978, est l’une des trois forces stratégiques de dissuasion française.
Unique au monde puisque les porte-avions américains ne sont plus équipés d’armes nucléaires, la FANu est une « force de contingence » qui, lorsque le porte-avions est en mer, est évidemment aux mains du seul président de la République. , chef de l’armée. Aussi, si le GAN passe sous le contrôle opérationnel de l’OTAN, ce ne sera pas le cas.
« Nous n’allons en aucun cas perdre notre autonomie stratégique. A tout moment, nous pouvons récupérer le mandat » et remettre le GAN sous commandement national « pendant l’opération, si nécessaire », a précisé le vice-amiral Maleterre.
Pour le commandant du GAN, le contre-amiral Jacques Mallard, cette mission « nous permettra de rentrer dans le rang en nous mettant au même niveau que nos alliés. On apprendra aussi beaucoup (…), il faut construire un savoir-faire mutuel.»
Par ailleurs, selon Cols Bleus, le porte-avions Charles de Gaulle accueillera à son bord le Conseil de l’Atlantique Nord (CAN), composé de représentants des 33 pays membres. De plus, il sera escorté par des forces navales américaines, espagnoles, grecques, italiennes et portugaises.