Cette augmentation de la part des énergies renouvelables dans la consommation électrique est une conséquence logique de l’augmentation du nombre d’éoliennes et de panneaux solaires en France, avec des différences selon les régions.
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Un cap symbolique a été franchi l’année dernière en France : la part des énergies renouvelables a dépassé pour la première fois les 30 % dans la consommation totale d’électricité. Il s’agit d’une augmentation de six points par rapport à l’année précédente. Le chiffre est issu du panorama 2023 publié jeudi 29 mars par les acteurs du secteur de l’énergie, dont Enedis et RTE. Ce résultat est, entre autres, la conséquence logique de l’augmentation du nombre d’éoliennes et de panneaux solaires dans la région. La production d’énergies renouvelables a ainsi dépassé 135 térawatts/heure, l’unité de mesure des énergéticiens, soit une augmentation de 23% par rapport à 2022.
Et si l’énergie hydraulique, c’est-à-dire les barrages, reste la première énergie renouvelable en proportion en France, le solaire et surtout l’éolien ont connu des progressions spectaculaires. L’éolien offshore rapporte même pour la première fois un petit coût grâce aux parcs installés au large de Saint-Brieuc et de Fécamp. Tout ceci est cependant à nuancer car les volumes restent encore assez modestes : environ 50 térawatts/heure pour l’éolien et 21 pour le solaire. Dans le même temps, l’énergie nucléaire représentait à elle seule 320 térawatts/heure, soit près des deux tiers de la production totale d’électricité en France, tandis que le parc de centrales ne fonctionnait pas à pleine capacité en raison de travaux sur plusieurs réacteurs.
Derrière l’Allemagne, l’Espagne ou le Portugal
En France, il existe des différences notables entre les régions en matière d’énergies renouvelables. Les Hauts-de-France apparaissent comme les champions de France dans l’éolien terrestre tandis que la Nouvelle-Aquitaine se démarque au contraire dans le solaire. Cela dépend évidemment des facteurs météorologiques ainsi que du volume d’éoliennes ou de panneaux photovoltaïques installés. En Nouvelle-Aquitaine, la production d’électricité à partir de l’énergie solaire a par exemple permis de couvrir l’an dernier plus de 13 % de la consommation électrique régionale, soit onze fois plus qu’en Normandie ou dans les Hauts. -de-France et quatre fois plus que dans le Grand Est.
Selon le bilan, la France a atteint ses objectifs intermédiaires en termes de capacité de production d’électricité basée sur les énergies renouvelables à 93%. Autrement dit, la France a un retard estimé à six mois pour le solaire et à près d’un an et demi pour l’éolien terrestre. En raison de la présence historique du nucléaire dans notre mix énergétique, la France apparaît en retard par rapport à la moyenne européenne, où la part des énergies renouvelables dépasse déjà 40 % dans la production totale d’électricité. L’Allemagne et l’Espagne ont même franchi le seuil des 50 % en 2023, tandis que le Portugal a atteint 61 %.
