ÉTATS-UNIS – Slogans moqueurs, montages trompeurs et musiques plus qu’angoissantes. A l’approche de l’élection présidentielle américaine, Kamala Harris et Donald Trump donnent tout pour le sprint final avant le 5 novembre, et comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessusleur combat passe également par des publicités politiques.
Au cours des seules sept dernières semaines de la campagne électorale, les deux candidats et leurs alliés ont dépensé plus de 500 millions de dollars en publicité à la radio et à la télévision. Au total, la société d’analyse publicitaire AdImpact estime que le cycle électoral 2023-2024 sera le plus coûteux de l’histoire américaine, avec plus de 10 milliards de dollars dépensés en publicité, comme l’explique CNN.
Si ce chiffre paraît fou, c’est parce qu’aux États-Unis, il n’y a pas de plafond sur les dépenses électorales. « En termes de dépenses en publicité politique, il n’y a pas de limites, et peu de critères »explique à HuffPost Travis N. Ridout, professeur de sciences politiques à la Washington State University et codirecteur du Wesleyan Media Project. Il est néanmoins obligatoire de mentionner qui a payé pour réaliser la publicité en question, qu’il s’agisse du candidat ou d’une formation politique qui le soutient.
Des publicités avec une cible bien précise
Cette avalanche de publicités, financée principalement par des milliardaires et de grandes entreprises, suit des stratégies bien précises. Lors de son entrée en lice, Kamala Harris a par exemple cherché à mettre en avant ses origines modestes. « Même si elle a été vice-présidente pendant 4 ans, il y a plein d’Américains qui ne la connaissent pas »précise Travis N. Ridout. « Une partie de sa stratégie publicitaire a consisté à se définir comme une plus modérée, une championne de la classe moyenne ».
De son côté, Donald Trump a tout fait pour trouver l’attaque qui fonctionnerait contre Kamala Harris. Lui qui avait l’habitude de critiquer Joe Biden a rapidement dû changer de stratégie lorsque ce dernier s’est retiré de la course. Dans de nombreuses publicités, financées par la campagne de Donald Trump ou par des groupes conservateurs, Kamala Harris est présentée comme une candidate trop radicale, avec « idées libérales dangereuses ».
« La campagne Harris a dépensé plus que la campagne Trump sur presque tous les programmes parce que les démocrates ont plus d’argent »dit Travis N. Ridout. » Harris a particulièrement réussi à collecter des dons.. Mais c’est dans les sept Etats clés, où les votes seront très serrés, que les deux camps concentrent leurs efforts publicitaires, au point que les 43 autres Etats ne voient pas «presque pas de publicité politique» selon le chercheur. « Si vous habitez dans le Michigan, vous allez être inondé de publicités, mais juste à côté, dans l’Ohio, vous ne verrez rien de tout cela. ».
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