Pour François Hollande, le risque d’une majorité absolue du RN à l’Assemblée nationale « est minimisé » après le premier tour, mais « il n’est pas exclu »
Gabriel Attal appelle à bloquer l’extrême droite, quitte à soutenir un candidat LFI
Le Premier ministre a défendu le retrait des candidats du camp présidentiel au second tour pour faire barrage au Rassemblement national (RN), alors qu’il était arrivé en troisième position dimanche dernier. Quatre-vingt-trois candidats du camp présidentiel se sont retirés au second tour, selon le décompte des Décodeurs. « L’objectif est que l’extrême droite n’ait pas la majorité absolue »a avancé M. Attal pour justifier les retraits de son camp, sur France Inter.
Interrogé sur les quelques candidats du camp présidentiel qui ont maintenu leur candidature dans les courses à trois malgré la qualification de candidats RN devant eux – c’est le cas de 16 candidats recensés par Les Décodeurs, dont 4 dans les cas où des candidats RN sont en tête et 12 lorsqu’il est arrivé deuxième –, Gabriel Attal a expliqué qu’il s’agissait d’une affaire de certains territoires et concernait également les candidats du Nouveau Front Populaire : « Vous avez, ici et là, des candidats qui considèrent que rester dans la course leur permet d’éviter une victoire de l’extrême droite. (…). Deux ou trois candidats de notre pays, et c’est aussi vrai pour deux ou trois candidats du NFP.Selon les Décodeurs, 6 candidats de la coalition de gauche se sont maintenus au second tour, un lorsque le candidat du RN était en tête et 5 autres lorsqu’il est arrivé deuxième.
« Mais dans 90 % des cas, que ce soit chez nous ou au NFP, les candidats se sont retirés. »pour faire barrage à l’extrême droite, a expliqué le chef du gouvernement. Il s’en est plutôt pris aux candidats du RN, dont « Au moins une personne sur quatre a tenu des propos racistes, antisémites ou homophobes »citant également plusieurs candidats du RN qui ont été pointés du doigt ces derniers jours pour des propos racistes et autres excès.
Justifiant l’appel à un front républicain au second tour, appelant à voter à gauche, y compris face aux candidats LFI face à ceux du RN, M. Attal a répété : « Ni LFI ni le NFP ne peuvent avoir la majorité absolue (…). Alors, retrait ne veut pas dire ralliement ». « Je ne ferai jamais alliance avec la France Insoumise ; en revanche, l’extrême droite est en mesure d’avoir la majorité à l’Assemblée et de gouverner ce pays »Cette ligne d’un front républicain élargi défendue par le Premier ministre et le président ces derniers jours n’est pas partagée par tout le monde au sein du camp présidentiel, certains défendant le « cas par cas » tandis que d’autres appellent au « ni-ni » (ni RN ni LFI), semant la confusion.
Interrogé sur la coalition élargie appelée de ses vœux par plusieurs personnalités du camp présidentiel, dont Edouard Philippe et Yaël-Braun Pivet, M. Attal n’a pas souhaité commenter la situation post-électorale. « Je n’ai pas parlé de coalition, je ne vais pas imposer aux Français une coalition qu’ils n’ont pas choisie »a-t-il dit. Selon lui, le pouvoir sera « soit entre les mains d’un gouvernement d’extrême droite »soit « au Parlement ». Il a expliqué que « Combattez pour ce deuxième scénario ».
Interrogé sur son avenir politique, il a déclaré qu’il s’exprimerait après le second tour, dimanche soir, comme il l’avait fait le soir du premier tour : « « J’aborde les sujets et les délais étape par étape. »