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Pour éviter l’invasion des voitures chinoises, il faudrait des taxes monstrueuses

BYD veut produire directement en Europe © Alex Krassovski

Selon une étude récente, la seule façon d’endiguer une hypothétique invasion des voitures chinoises en Europe serait d’augmenter drastiquement les taxes. Mais à tel point que cela serait sans doute impensable pour l’Europe.

Sans attendre le résultat de l’enquête européenne sur les subventions chinoises à leurs véhicules électriques, la France a décidé d’agir en conditionnant son bonus CO2 à un score environnemental qui prend en compte l’origine du véhicule. Mais, comme on le voit notamment avec MG, cela n’est finalement que bien peu pour dissuader les marques chinoises de tenter l’aventure européenne avec de grandes ambitions. Quitte à envisager de construire des usines en Europe pour contourner d’éventuelles sanctions, qui seront elles aussi rétroactives. C’est ce qui explique qu’en ce moment même, des milliers de véhicules chinois soient bloqués dans les ports européens, notamment au Benelux.en attendant les conclusions de l’enquête.

Des sanctions trop timides ?

Même sans bonus, la MG4 reste très compétitive…©MG

Quels que soient les résultats de l’enquête, il semble déjà certain que les fruits qu’elle portera seront nécessairement insuffisants pour endiguer une éventuelle invasion de voitures chinoises à laquelle nous ne assistons pas actuellement. C’est en tout cas la conclusion de l’étude de Rhodium Group, citée par le Financial Times. Selon lui, les véhicules chinois devraient être taxés à 50% (soit plus du double de ce qui pourrait être envisagé) pour qu’ils perdent toute notion de compétitivité face aux modèles européens.

« Nous nous attendons à ce que la Commission européenne impose des droits de l’ordre de 15 à 30 pour cent. Mais même si les droits se situent dans la partie supérieure de cette fourchette, certains constructeurs basés en Chine seront toujours en mesure de générer des marges bénéficiaires confortables sur les voitures qu’ils exportent vers l’Europe grâce aux avantages substantiels en termes de coûts dont ils bénéficient. Des droits de l’ordre de 40 à 50 % – sans doute encore plus élevés pour les fabricants verticalement intégrés comme BYD – seraient probablement nécessaires pour rendre le marché européen peu attrayant pour les exportateurs chinois de véhicules électriques.« .

L’étude cite notamment le cas du BYD Seal U, vendu environ 20 000 € en Chine mais 42 000 € en Europe. Les marges estimées seraient de 1 300 € pour la Chine et de 14 300 € pour l’Europe. en comptant les prétendues subventions du gouvernement chinois pour inciter ses constructeurs à vendre sur le Vieux Continent. En clair, une taxe douanière, même à 30 %, ne suffirait pas à effacer l’intérêt de l’Europe pour les Chinois et les marges confortables qu’ils pourront y réaliser.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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