Pour éviter la catastrophe, Volkwagen sort le grand jeu pour régler le plus gros problème de ses voitures électriques
Volkswagen profite du Salon automobile de Pékin pour dévoiler son plan de bataille pour la voiture électrique. Le groupe allemand dévoile un concept de voiture électrique qui préfigurera les futurs modèles, mais aussi une toute nouvelle stratégie pour la Chine. Avec notamment l’arrivée d’une nouvelle architecture développée en interne. Est-ce que cela suffira à relancer les ventes ?
Volkswagen est dans une situation difficile avec ses voitures électriques. Le groupe allemand reste troisième au niveau mondial, mais loin derrière Tesla et BYD, qui occupent respectivement la première et la deuxième place du podium. Les chiffres de ventes sont décevants, et même le patron du groupe allemand a tiré la sonnette d’alarme. Il fallait réagir, et c’est ce que vient de faire Volkswagen, avec diverses annonces en amont du salon automobile de Pékin.
Identifiant Volkswagen. Code : un tout nouveau design
La première annonce concerne le concept ID. Codé. Il s’agit d’un SUV électrique qui préfigure le nouveau style Volkswagen pour ce type de voiture en Chine. Il fallait casser les codes européens, pour mieux séduire la clientèle asiatique. Le communiqué annonce qu’avec « ses surfaces puissantes, raffinées et fluides, l’ID. CODE ressemble plus à un modèle Gran Turismo qu’à un SUV dans le segment des véhicules de cinq mètres« . Une longueur qui la réserve clairement au marché chinois, friand de voitures longues.
L’IA est évidemment de la partie, pour améliorer la communication entre le conducteur et la voiture. La conduite autonome de niveau 4 est proposée, tout comme la conduite manuelle plus traditionnelle. Dans le cas de la conduite autonome, il est possible de « faites pivoter les sièges avant de 180 degrés et permettez, par exemple, aux membres de la famille de s’asseoir face à face pour une meilleure communication. Il est également possible de régler les sièges en position couchette pour les longs trajets.« .
Côté technologie, on retrouve les phares matriciels, mais cette fois intégrés au pare-chocs. Un LiDAR est inclus, pour permettre une conduite autonome plus sûre, intégré à la face avant avec une caméra. Les portes s’ouvrent électriquement et des écrans semi-transparents se trouvent dans les fenêtres. Rappelons qu’il s’agit d’un concept, et cela se voit avec ses énormes jantes de 24 pouces.
Le reste de la fiche technique n’a pas été annoncé par Volkswagen, et il faudra attendre quelques mois, voire quelques années, avant de voir arriver les voitures de série qui adopteront ce nouveau design. Cela passera d’abord par la Chine, et il est possible que le constructeur partage ce design avec des créations conçues pour l’Europe.
ID.UX : une nouvelle marque pour la Chine
Le constructeur allemand prévoit de lancer une toute nouvelle marque en Chine : ID.UX, dont l’ID.UNYX, le clone chinois de la Cupra Tavascan. D’ici 2027, cinq voitures électriques ID.UX seront lancées en Chine.
En plus des plateformes MQB et MEB que nous disposons également en Europe, Volkswagen prévoit de commercialiser des voitures basées sur la plateforme commune avec Xpeng. Mais le constructeur allemand a également annoncé tout un nouvelle plateforme, conçue en interne pour la Chine : CMP (China Main Platform).
Le constructeur précise alors que « cette plateforme devrait assurer l’assemblage d’au moins quatre modèles supplémentaires destinés à l’entrée de gamme du segment des véhicules électriques à partir de 2026« . De quoi proposer des versions chinoises des Volkswagen ID.1 et ID.2 pour mieux lutter contre les minicars électriques chinoises low-cost ?
Pourquoi toutes ces plateformes ?
On peut se poser la question de la pertinence de toutes ces plateformes, mais Volkswagen tient à rassurer, en affirmant que « la variété des plateformes permet ainsi à Volkswagen de proposer à ses clients des produits adaptés à tous les segments concernés et répondant au mieux à leurs besoins« . Un choix étrange alors que les concurrents tentent de réduire les coûts en réduisant le nombre de plateformes différentes.
Rappelons qu’en plus de toutes ces plateformes, Audi a conclu un partenariat, de son côté, pour créer une plateforme commune avec SAIC, la maison mère de MG à qui l’on doit la MG4, qui se vend comme des petits pains en Europe. Le groupe allemand disposera donc de cinq plateformes différentes à travers le monde.
Toutes ces annonces permettront-elles à Volkswagen de revenir devant BYD en Chine ? Seul le temps nous le dira, mais 2023 a été une année marquante pour le constructeur allemand, qui a vu prendre fin à son règne de 15 ans, au profit de BYD, la nouvelle étoile montante du monde.
