Pour détecter les troubles bipolaires, un test sanguin disponible en France à partir du 1er avril
Peter Dazeley/Getty Images
Déjà disponible en Italie, le test n’est pour l’instant pas remboursé par la Sécurité sociale et coûte 899 €.
SANTÉ – Un test sanguin pour différencier la dépression du trouble bipolaire. C’est ce que propose myEDIT-B, un test sanguin qui est commercialisé en France à partir de ce lundi 1er avril. Il permettrait – avec une fiabilité de 80% selon le laboratoire – de savoir si le patient est bipolaire ou non.
Car l’une des difficultés de ce trouble psychologique, dans lequel les patients alternent entre phase dépressive et phase maniaque, est qu’il est souvent confondu avec la dépression. Les phases dépressives sont souvent plus fortement marquées que les phases maniaques.
Conséquence : les patients mettent en moyenne huit à dix ans pour être correctement diagnostiqués. Selon une enquête réalisée en 2023 par l’association Bipolarité France, « 20 % des personnes interrogées ont vu le diagnostic confirmé plus de 15 ans après l’apparition des premiers symptômes ». Sachant qu’en attendant, la prise d’antidépresseurs peut aggraver la maladie.
Ce test, développé par des chercheurs d’Alcediag, société biopharmaceutique française basée dans l’Hérault, devrait permettre de réduire significativement ces temps d’errance. Il cible dans un premier temps les adultes traités par médicaments pour un épisode dépressif modéré ou sévère.
Prescription par un psychiatre
Prescrite par un psychiatre, la prise de sang doit être réalisée dans l’un des 400 laboratoires de la marque Synlab. Les résultats sont transmis dans un délai d’un mois au médecin qui pose le diagnostic définitif. « L’ordonnance du médecin doit obligatoirement être accompagnée d’une fiche d’information clinique signée par le médecin et d’une fiche de consentement aux conditions d’utilisation du test, signée par le patient »Synlab a déclaré dans un communiqué de presse.
Comment la maladie est-elle détectée ? MonEDIT-B « s’appuie sur le séquençage de l’ARN dans le sang, couplé à un algorithme basé sur l’intelligence artificielle », explique le laboratoire. Elle permet l’identification de biomarqueurs sanguins correspondant à la maladie. « L’algorithme myEDIT-B prend également en compte des données multifactorielles : âge, sexe, traitements et addictions »il explique.
Déjà disponible en Italie, le test n’est pour l’instant pas remboursé par la Sécurité sociale et coûte 899 €. « Nous avons dix ans d’investissement sur fonds propres, justifie Alexandra Prieux, présidente d’Alcediag, de 20 minutes. Le développement de ce test a coûté très cher. Nous avons utilisé les dernières technologies de séquençage ». Une étude d’utilité clinique, qui durera trois ans, est en cours pour mesurer l’impact du test sur l’évolution de la maladie.
Ce test pourrait améliorer la rapidité de prise en charge de ces patients, qui peuvent souffrir pendant des années faute de diagnostic d’isolement social, de difficultés scolaires ou professionnelles, d’addictions, de comportements dangereux (sexuels, financiers, etc.), de troubles du sommeil… Et ainsi de suite. jusqu’à tenter de se suicider pour la moitié d’entre eux.
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