Frédéric Michel avec l’AFP // Crédits photo : Alain JOCARD / AFP
David Lisnard, maire de Cannes et président de l’Association des maires de France (AMF), qui faisait vendredi soir sa rentrée politique dans sa ville, a estimé que « personne ne peut se soustraire à l’intérêt national » dans le contexte du « blocage » politique actuel. « Si on s’implique en politique, c’est pour diriger, pas pour être commentateur. A Cannes, je dirige, au niveau national, diriger, oui, si on peut faire des choses qui correspondent à des convictions », a-t-il indiqué tout en rappelant ses priorités, un « retournement sécuritaire » et un « assainissement des comptes publics » notamment.
« Emmanuel Macron ne peut plus gouverner »
« La situation a changé », a insisté David Lisnard, reçu jeudi matin par le chef de l’Etat : « Aujourd’hui, Emmanuel Macron ne peut plus gouverner, il ne s’agit plus de faire un gouvernement Emmanuel Macron, mais de donner un gouvernement à la France », a-t-il déclaré, devant près de 2.000 partisans et élus réunis en plein air dans un parc du quartier de La Bocca. « Il y a une nécessité, en responsabilité, de faire en sorte que ce gouvernement ne soit pas un gouvernement de gauche, un gouvernement dépensier, un gouvernement laxiste sur la sécurité, un gouvernement qui se contente d’incantations et de dépenser l’argent des autres », a-t-il déclaré sous les applaudissements de ses partisans, estimant qu’il y avait « une fenêtre d’opportunité » pour y parvenir.
« Il faudra gouverner le pays, et le seul moyen c’est de transcender les blocages à l’Assemblée nationale, de s’appuyer sur des députés qui seront en phase avec ce que pourrait proposer une équipe iconoclaste, de s’appuyer sur l’opinion publique », a indiqué lors d’un aparté à la presse l’élu cannois, toujours membre de LR, mais qui a lancé son propre mouvement, Nouvelle Energie. « Ce n’est pas une démarche personnelle, mais il faudra voter un budget, décider d’une politique sociale, nourrir notre armée et notre police », a ajouté David Lisnard, pour qui « le prochain Premier ministre ne sera pas le Premier ministre d’Emmanuel Macron, mais celui de la France ».
« Il faut pouvoir avoir beaucoup moins de projets en l’air, sortir du règne de la communication et tenir trois ou quatre projets, dont le budget, la santé, l’immigration et moderniser l’appareil public, si on veut un meilleur hôpital, une meilleure police, une meilleure éducation », a-t-il encore plaidé. « Je suis à un âge où j’ai envie de voir enfin le monde des commerçants, des artisans, de ceux qui travaillent mieux entendus, j’ai envie de voir une politique différente », a-t-il aussi expliqué.
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