Pour Danielle Simonnet et Alexis Corbière, une campagne législative perturbée par les conflits internes à LFI
Place de la République, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), ce mercredi 3 juillet, c’est jour de marché. Entre les étals de légumes, deux équipes de militants « insoumis » distribuent des tracts du Nouveau Front populaire (NFP), à quatre jours du second tour des législatives anticipées, dimanche 7 juillet. « C’est dommage qu’il y ait cette division. Ma candidate est Sabrina (Ali Benali)« Nous voulons des gens de la société civile »« C’est un geste de solidarité », affirme Edith (elle n’a pas souhaité donner son nom, comme toutes les personnes citées par leur prénom), une céramiste de Montreuil, devant un drapeau de La France insoumise (LFI). A quelques mètres, le député sortant, Alexis Corbière (LFI), est lui aussi en campagne. « Pourquoi mobiliser les énergies dans un duel fratricide qui n’a aucun sens ? »il se lamente.
Dimanche 7 juillet, les électeurs de cette circonscription de Seine-Saint-Denis, qui couvre Montreuil et Bagnolet, devront choisir entre une ancienne compagne de Jean-Luc Mélenchon, tombée en disgrâce, que LFI n’a pas réinvestie mais qui a obtenu 40,2% des voix au premier tour, et Sabrina Ali Benali, médecin, ancienne membre du Parti de gauche, et appartenant au cercle intime du triple candidat à la présidentielle.
« Pour moi, c’est Alexis Corbière. Le débat a été décidé par les électeurs. Pour ce second tour, il ne s’agit plus de continuer les mauvaises querelles, mais de se rassembler. »« Nous sommes tous d’accord, a imploré, mercredi, dans une vidéo, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. Mettant les mains dans les luttes internes au mouvement, le chef du parti à la rose et son homologue au Parti communiste, Fabien Roussel, ont appelé, mercredi, comme le veut la tradition, les candidats les moins bien placés à gauche à se retirer. Pour Sabrina Ali Benali, il n’en est pas question. « La tradition c’est se mettre au service du collectif » et pas « contester les investitures »rétorque-t-elle, entre une visite à La Noue, quartier défavorisé de Montreuil, et un barbecue dans le quartier Bel Air.
« Je n’appelle pas ça une purge. »
Ce matin-là, Alexis Corbière lui a fait plein de câlins et de poignées de main. « C’est fait, c’est bon »un passant lui répond en refusant son tract. « Il est stupide, il est stupide »« Je suis très inquiet de la situation actuelle, mais je suis très inquiet », déplore un autre, en référence à la décision de Jean-Luc Mélenchon de lui refuser l’investiture. Ce mercredi, les soupçons d’antisémitisme qui frappent le leader de LFI se sont reflétés sur M. Corbière. « Je suis juif. Que dois-je faire ? »s’interroge Sandra, qui vit à Montreuil depuis 2007. Sur son blog, M. Mélenchon avait par exemple déclaré que l’antisémitisme était « résiduel »provoquant un tollé. « Je ne suis pas soutenu par Mélenchon. Il n’y a pas d’antisémites parmi nous »tente de rassurer le candidat. Dimanche, le citoyen votera pour « le moins pire »notamment en faveur des quinquagénaires.
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