pour Charles Leclerc, c’est maintenant ou jamais
Bien que deuxième du championnat, le Monégasque peine à s’affirmer comme futur vainqueur des Grands Prix de F1, tandis que Sainz et Norris sont parvenus à battre Verstappen. Et la concurrence d’Hamilton se profile déjà… Ce week-end à Monaco, à domicile, il va falloir réagir.
On connaît le drame de d’Artagnan raconté par Alexandre Dumas dans Vingt ans après : » d’Artagnan n’avait pas failli dans les circonstances, mais les circonstances avaient failli chez d’Artagnan. » Deux siècles plus tard, Charles Leclerc va-t-il vivre ce drame… à l’envers ? Alors que la Formule 1 s’installe à Monaco pour la huitième course de la saison, Charles Leclerc espère (enfin) briller lors de son Grand Prix national. A 26 ans, et en six saisons, le natif de la Principauté n’est jamais monté sur le podium du circuit mythique. Malgré de bonnes circonstances (deux pole positions et une parfaite connaissance du circuit), les espoirs du samedi ne se sont jamais transformés en triomphes du dimanche. Pourtant, le temps presse.
» Les promesses non tenues de l’aube font les regrets du crépuscule « , dit un proverbe japonais. Présenté comme un futur grand, Charles Leclerc a débuté son aventure chez Ferrari de manière idyllique : deux victoires en 2019 (Spa et Monza) avant de connaître deux saisons très compliquées en raison d’une voiture complètement ratée. Malgré ces difficultés , le Monégasque a su briller par intermittence, tirant le meilleur parti de sa machine. En 2022, c’est un retour en grâce : trois victoires et une bataille avec Max Verstappen pour le championnat (du moins en début de saison). Certaines questions ont été posées sur les chances de succès du pilote de la Scuderia Ferrari.
Pour Leclerc, rien n’est simple : le septuple champion du monde Lewis Hamilton arrive l’année prochaine avec l’appétit féroce des fauves blessés
Sa dernière victoire remonte au 10 juillet 2022. Son coéquipier, Carlos Sainz, jugé moins talentueux, a engrangé trois succès (Silverstone 2022, Singapour 2023 et Melbourne cette année). Même s’il est en tête du championnat (Leclerc est deuxième, à près de 50 points de Verstappen), l’Espagnol semble avoir un « petit quelque chose en plus » lorsqu’il s’agit de gagner. Il a su saisir sa chance et exploiter les (rares) faiblesses de Red Bull. Certes, Carlos Sainz ne constitue plus une menace, puisqu’il quittera l’équipe à la fin de la saison. Sauf que pour Leclerc rien n’est simple : le septuple champion du monde Lewis Hamilton arrive l’année prochaine avec l’appétit féroce des fauves blessés.
Le Britannique n’a plus gagné depuis 2021 et voudra très vite imposer sa marque. Un mauvais début de saison de Leclerc et la hiérarchie pourrait être bousculée : le vétéran (40 ans en janvier) pourrait prendre le pas sur le jeune. Il a le meilleur choix de stratégies, les meilleurs développements et la confiance. Hamilton est le Prost des temps modernes : techniquement impeccable, travailleur infatigable et très proche de ses ingénieurs. » Il apporte beaucoup, beaucoup d’expérience à l’équipe, il a tout le succès qu’il a eu en Formule 1.Leclerc a déclaré en février. C’est une très bonne opportunité pour moi aussi d’avoir à mes côtés un septuple champion du monde. : c’est un beau défi. Mais il est certain qu’apprendre auprès de l’un des meilleurs pilotes de Formule 1 sera une bonne chose. » Leclerc n’aura aucune marge d’erreur et devra travailler pour suivre le rythme d’Hamilton.
Établissez-vous comme un champion du monde potentiel
Restes des raisons d’espérer pour les rouges : depuis Las Vegas, Leclerc a toujours terminé 4e ou mieux (6 podiums en 9 courses). Monaco est le circuit idéal pour renouer avec la victoire. « Asphalt Ace » des qualifications, le Monégasque maîtrise à la perfection cette piste urbaine exigeante où pneus et rails dansent le tango. A chaque fois, Leclerc en a mis trop (un tour de qualification superflu qui lui a coûté sa suspension et un abandon avant la course) ou son équipe l’a mis dans le mur (une erreur d’appel aux stands en 2022). L’arrivée de Frédéric Vasseur a permis à la Scuderia – qui n’a plus gagné au Rocher depuis 2017 – de mettre fin aux erreurs stratégiques. La monoplace a également connu des évolutions à Imola et peut espérer se rapprocher de Red Bull, qui concurrence de plus en plus McLaren notamment : en s’imposant à Miami et en échouant à moins d’une seconde de Verstappen à Imola, Lando Norris a montré que le reste de l’équipe la saison ne serait pas de tout repos pour l’équipe autrichienne.
Sur le Rocher, Charles Leclerc va participer à un peu plus qu’une course : il joue à terme son avenir de leader de la Scuderia, doit réaffirmer son statut de futur champion du monde et calmer la concurrence des « jeunes espoirs » comme Oscar Piastri qui a impressionné. Le week-end monégasque a bien commencé pour celui qui joue également de la musique et est passionné de mode : il a remporté jeudi le GP de Monaco virtuel. Il faut savoir appréhender n’importe quelle circonstance.