Le capitaine de l’équipe de France de basket, vice-champion olympique à Paris, a officialisé lundi sa retraite internationale, après quinze années de bons et loyaux services.
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La fin d’une époque. Il y a eu la génération de Tony Parker et Boris Diaw. Puis celle de Nicolas Batum. Celui qui est devenu un leader naturel de l’équipe de France de basket après la fin de carrière des deux anciennes gloires françaises, a officialisé sa retraite internationale lundi 16 septembre. « Il est désormais temps pour moi de clore ce merveilleux chapitre et de passer le relais à la nouvelle génération », a déclaré, sur ses réseaux sociaux, l’homme aux 177 sélections avec les Bleus.
Tel un symbole, l’ailier de 35 ans a achevé son œuvre à Paris, face à Team USA, avec une deuxième médaille d’argent aux Jeux olympiques (après celle de Tokyo en 2021). Avec sept médailles en compétitions internationales sous le maillot tricolore, dont l’or à l’Euro 2013, Nicolas Batum n’a pas son pareil dans l’histoire du basket français. « Par son palmarès et tout ce qu’il a fait, sa carrière et ses gestes emblématiques qui resteront, il est au sommet du panthéon », explique Pape-Philippe Amagou, consultant pour France Télévisions pendant les JO, avec qui il a débuté au Mans et a été sacré champion de France en 2006.
« Porter le maillot de l’équipe de France est la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma carrière, je lui en serai éternellement reconnaissant », a écrit Nicolas Batum sur son compte X (ex-twitter), accompagnant son message d’une photo de ses premiers pas avec le maillot Bleu, aux championnats d’Europe cadets en 2004. Car entre Nicolas Batum et l’équipe de France, c’est une véritable histoire d’amour, commencée chez les seniors à l’été 2009, contre l’Autriche lors d’un match de préparation pour l’Euro.
Un début qui rejoint celui de Vincent Collet, intronisé à la tête de la sélection française en juin 2009. Ce dernier le connaissait déjà, pour l’avoir vu s’épanouir puis exploser au Mans, avant son départ en NBA à Portland en 2008. Durant leurs quinze années de collaboration commune en Bleus, Nicolas Batum, capitaine depuis 2018 et la retraite de Boris Diaw, n’aura jamais cessé d’être le garant des dispositifs mis en place par Vincent Collet, dont le départ a été officialisé par la Fédération le 9 septembre. « On ne peut pas séparer leurs deux carrières, et leur relation va bien au-delà du basket-ball », témoigne Pape-Philippe Amagou, lui aussi formé dans la Sarthe par l’ex-patron des Bleus.
« Nicolas (Batoum) « C’est un garçon qui a non seulement un talent incroyable, des capacités physiques exceptionnelles, mais c’est aussi et surtout un joueur capable de toujours donner à l’équipe ce dont elle a besoin dans les moments clés. Et c’est tout simplement parfait pour un entraîneur »poursuit son ancien coéquipier. Ailier polyvalent, aussi capable de marquer que de prendre des rebonds et de trouver un coéquipier ouvert, il était surtout la pierre angulaire du jeu rugueux et défensif prôné par son mentor. Une tactique parfois critiquée par les observateurs, mais tout de même payante lors des Jeux de Paris où les Bleus avaient très mal débuté l’été (quatre défaites consécutives en préparation).
« Nicolas, il joue au basket comme on dit dans le jargon. Il est en mission permanente pour son équipe. C’est un accélérateur de particules, capable de se transformer en passeur, parfois en rempart défensif. C’est un caméléon. Dans n’importe quelle équipe, il faut un joueur comme lui. »
Pape-Philippe Amagou, consultant France Télévisions et double champion de France de basketà franceinfo : sport
Alors qu’il s’apprête à disputer deux nouvelles saisons en NBA – ses 17e et 18e en carrière – avec les Los Angeles Clippers, celui qui fut rapidement surnommé « Batman », notamment pour sa capacité à surgir et bondir près du panier, restera aussi à jamais l’auteur du « bloc du siècle ». L’image avait fait le tour du monde, devenant l’une des séquences les plus marquantes des Jeux de Tokyo 2021. La France menait d’un seul point en demi-finale face à la Slovénie de Luka Doncic, à seulement 15 secondes du buzzer, et Nicolas Batum s’était élevé sur le panneau pour empêcher Klemen Prepelic de marquer.
« Ce geste, à ce moment-là du jeu, alors que nous sommes en plein money time, vaut tous les paniers du monde, se souvient Pape-Philippe Amagou, un peu nostalgique. On aime dire que l’attaque fait gagner les matchs, mais que la défense fait gagner les titres. En réalité, ce contre de Nicolas l’incarne parfaitement. Pour atteindre le plus haut niveau, il faut être capable de stopper l’adversaire, et c’est ce qu’il a fait, permettant à la France d’atteindre la finale olympique. »
« Maintenant place aux jeunes, l’équipe de France est entre de bonnes mains et je sais que ce maillot va continuer à briller » Nicolas Batum a tenu à conclure en disant au revoir à son équipe nationale.
Comme pour Tony Parker il y a huit ans, le relais a déjà été passé à Victor Wembanyama, la nouvelle star mondiale des parquets. Certes, ce dernier a prouvé en une saison avec les San Antonio Spurs, et lors de sa première compétition internationale avec les Blues, qu’il était capable d’assumer ce rôle de leader. Cependant, le pivot de 20 ans a encore un long chemin à parcourir pour siéger aux côtés de Nicolas Batum, Tony Parker ou Boris Diaw au panthéon des Blues.