Les joueurs de l’OL célèbrent un but contre Nantes (Photo de JEFF PACHOUD / AFP)
Depuis dimanche, l’actualité lyonnaise tourne malheureusement autour des incidents survenus à la sortie des tribunes après le match face à Nantes. Une nouvelle épine dans le pied alors que le football doit être une fête, a fortiori entre supporters d’un même club.
ÉDITORIAL – Oui, oui, leOL a remporté un match de football dimanche contre FC Nantes. Pour ceux qui sont moins fréquents aux sorties des joueurs de Pierre Sage, il se pourrait bien qu’ils ne connaissent même pas le score de cette partie de la 7e journée de Ligue 1. Non, depuis trois jours, qui occupe l’actualité du Le club lyonnais concerne essentiellement les événements qui se sont déroulés en marge de la rencontre. Au coup de sifflet final, plus précisément, à l’entrée de la porte X du Parc OL.
Un regroupement, une embuscade diront d’autres, pour en venir aux mains (en plus) contre les membres du nouveau groupe Six Neuf Pirates. Depuis trois jours, l’OL tente de traquer les responsables et depuis, les communiqués de tous se multiplient pour se renvoyer la balle. En attendant la fin de l’histoire, c’est un nouveau caillou dans le chaussure dont les dirigeants lyonnais auraient pu se passer. Une nouvelle ligne dans la question des violences dans les stades qui ne cesse de croître au fil des semaines, des mois et des années.
Le stade, avant tout une référence en matière de diversité
Malheureusement, leOL et ses partisans, si on peut les appeler ainsi, sont loin de donner l’exemple. Et l’épisode de dimanche a jeté des bâtons dans les roues. Comment les supporters d’une même équipe peuvent-ils atteindre de tels extrêmes ? Qui a raison ? Qui a tort ? Seules la police, les tribunaux et toute instance compétente pourront trancher. Ce n’est pas à nous, journalistes, deOlympique et Lyonnais ou d’autres collègues, pour prendre position. Ce n’est pas notre rôle et cela ne le sera jamais. Mais nous restons avant tout des hommes et des femmes.
Cela aurait pu être notre frère, notre grand-père, notre fille ou simplement un ami, et ce n’est pas acceptable. Les erreurs en tribunes restent un sujet délicat, sensible, mais que l’on soit de gauche ou de droite, ouvriers ou dirigeants, noirs ou blancs, la violence n’a pas sa place dans un stade. Encore moins de racisme, d’homophobie et de discriminations en tout genre. C’est malheureusement la voie qui a été empruntée depuis tant d’années, que ce soit à Lyon ou ailleurs. Mais voir des individus d’une même ville, d’un même club et porter le même maillot lors des affrontements dominicaux fait froid dans le dos. Comme si la violence avait franchi une nouvelle étape.
Le meilleur buteur d’origine italienne, le meilleur joueur brésilien
Pourtant Lyon, c’est son centre historique, la colline de Fourvière, les pentes de la Croix-Rousse. Mais ce sont aussi les Gratte-ciel, la ville Berliet et tous ces ouvriers venus peiner à l’usine avant que Renault Trucks ne devienne le sponsor historique du premier titre en 2002, les Minguettes, etc. C’est avant tout une diversité.
L’OL c’est Fleury Di Nallo et ses 222 buts dans l’histoire. Un « petit prince de Gerland », une idole à travers les âges qui n’est que le fruit de la diaspora italienne installée entre Rhône et Saône dans les années 1930. Le meilleur joueur de l’histoire ? Un Brésilien nommé Juninho Je suis venu directement de Recife. Le seul champion du monde français sacré sous le maillot de l’OL ? Nabil Fékirun pur produit de Villeurbanne et qui a arpenté des quartiers populaires comme ceux de FC Vaulx ou Saint Priest et un peu plus chic à Caluire.
La liste pourrait encore être très longue, mais nous nous arrêterons là. Lyon et l’OL, à travers leur histoire, sont avant tout une terre d’accueil et non celle d’une seule école de pensée. A Gerland, au Parc OL, seul l’amour du maillot, l’amour des armoiries doit vibrer. Pour ceux qui l’auraient oublié, écouter chaque semaine les chansons qui font le charme du stade de Décines devrait servir de rappel.
« Pour ce blason, frappé du lion
A tes côtés, toujours, nous chanterons
Pour les canuts, jamais vaincus
Cette chanson résonnera dans nos rues
Allez, allez, écoutez les Lyonnais »
Un peuple et rien d’autre, car ce club n’appartient à personne, sauf à l’Histoire, à son histoire. Pas à John Textor, ni aux joueurs ou aux groupes de fans. C’est une institution au-dessus de tout et de tous. Comme l’a dit un certain hôte, « L’Olympique Lyonnais est une fantastique raison d’être heureux » et cela devrait suffire pour se rendre au stade.