Samedi, Emmanuel Macron a dénoncé des « crimes inexcusables pour la République » lors d’une cérémonie officielle pour le 60e anniversaire du massacre des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris. Une déclaration qui va plus loin que celle de ses prédécesseurs. Candidat à l’investiture LR pour l’élection présidentielle, que pense Michel Barnier de cette déclaration ? Invité dimanche à Grand rendez-vous Europe 1/Les Echos/CNewsl’ancien commissaire européen a estimé que la France avait « le devoir de dire la vérité après une tragédie de cette nature », tout en rappelant qu’il y avait « eu des victimes des deux côtés ».
« Il faut penser à toutes ces victimes d’une guerre terrible. Au moment de cette tragédie, nous sommes en guerre. Il y a des attaques de tous côtés, en France, en Algérie », affirme Michel Barnier. Plus généralement, « nous avons un long chemin de réconciliation qui n’est pas terminé avec l’Algérie », ajoute Michel Barnier, évoquant aussi la question des harkis, envers lesquels « nous avons un devoir de reconnaissance, peut-être de réparation ».
« Il faut penser à l’avenir »
« Pour le prochain président, il y aura un défi qui concerne surtout les jeunes générations. Il faut penser à l’avenir », ajoute l’invité d’Europe 1. « Mais pour penser à l’avenir, il faut éviter les propos qui rendent le chemin commun plus difficile », dit-il encore, critiquant plusieurs discours d’Emmanuel Macron durant son quinquennat, comme les propos polémiques d’Emmanuel Macron, rapportés par Le Monde, qui accusait le système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » en servant à son peuple une « histoire officielle » qui « ne repose pas sur des vérités ».
« Je pense qu’il a tort, réagit Michel Barnier, comme il a eu tort de parler de crimes contre l’humanité à propos de la colonisation. Ce sont des déclarations qui ne facilitent pas les choses. » Et Michel Barnier de conclure : « Je me garderai d’un repentir excessif et d’une arrogance excessive. » « En tant que candidat, je ne céderai pas au repentir. Je pense que le président de la République doit assumer l’histoire de son pays », poursuit Michel Barnier.
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