Pour Auriane Mallo-Breton, médaillée d’argent à l’épée féminine aux JO 2024, la patience a finalement payé
Qu’est-il arrivé à Auriane Mallo-Breton lorsqu’elle s’est retrouvée en tête avec sept touches à une en finale de l’épée olympique face à la Hongkongaise Man Wai Vivian Kong, numéro un mondiale de l’arme, samedi 27 juillet au Grand Palais ? Avait-elle le sentiment de devenir championne olympique trop tôt ? Sa main s’est-elle mise à trembler ? La fatigue physique et mentale a-t-elle commencé à prendre le dessus après une journée de compétition commencée dix heures plus tôt ?
« Je pense que j’ai été trop facile et que, par conséquent, je n’étais plus assez vigilant.analysa l’escrimeur dans le feu de l’action. J’ai peut-être été un peu trop dans la gestion et elle en a profité pour prendre toutes les opportunités. Au début, ça se passait plutôt bien, tout se mettait en place, mais j’ai peut-être voulu finir trop vite et j’ai commencé à avoir des doutes…
Dans les cinq minutes restant à jouer, la Française n’a jamais réussi à toucher à nouveau son adversaire sans que cette dernière n’en fasse de même. En un peu plus de trois minutes, Man Wai Vivian Kong, qu’elle n’avait jamais battue en trois confrontations, est revenue à son niveau. Les deux jeunes femmes, toutes deux aussi élancées l’une que l’autre, ont alors arrêté le combat, attendant la prolongation à mort subite. Poursuivant sur sa lancée, la joueuse de Hong Kong a conclu en vingt-six secondes (13-12).
« Une finale éprouvante pour les nerfs »
« Auriane avait le match en main, puis elle a commencé à reculera estimé Daniel Levavasseur, qui fut l’entraîneur de Laura Flessel, qui est passée à un cheveu de ne plus être samedi la seule Française championne olympique d’épée. C’était une finale très éprouvante, il fallait avoir les nerfs solides. Et votre adversaire est connu pour avoir un mental fort.
Auriane Mallo-Breton avait montré d’entrée qu’elle ne manquait pas non plus de ressources mentales. Menée de trois touches par l’Ukrainienne Dzhoan Feybi Bezhura à vingt secondes de la fin de son huitième de finale, elle avait réussi à revenir à égalité avec son adversaire en quinze secondes avant de s’imposer à mort subite. Un retournement de situation qui lui a permis de relativiser sa déception en fin de finale. « Cela aurait pu s’arrêter très tôt »elle s’est rappelée.
De son côté, l’entraîneur national adjoint, Lionel Prunier, qui l’avait accompagnée tout au long de la journée, estimait que les efforts fournis avaient finalement payé. « commencer le physique » de l’épéiste : « À un moment, elle a manqué de lucidité. Quand on mène largement, on peut essayer de gérer en une ou deux touches, mais là, elle a laissé son adversaire reprendre l’initiative. Alors qu’au début, elle la laissait venir et la provoquait pour la faire partir. »
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