portraits de jeunes femmes en lutte
Les sorties cinéma de la semaine avec Thierry Fiorile et Matteu Maestracci : « A Son Image » de Thierry de Peretti et « Tatami » de Zar Amir et Guy Nattiv.
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Thierry de Peretti nous replonge dans l’actualité violente de la Corse des années 80 et 90, avec en quelque sorte deux histoires en une, l’une intime et l’autre plus vaste, et un film qui adapte le roman éponyme de Jérôme Ferrari, paru en 2018.
L’histoire d’Antonia, une jeune femme qui vit et travaille en Corse du Sud, photographe amateur qui collabore ensuite avec le journal local. Matinée CorseMais rêve d’ailleurs et de mieux, de documenter des pays en guerre. Et c’est une autre forme de guerre, celle qui opposera bientôt les forces de l’ordre aux indépendantistes corses, qui finira par l’emporter dans son tourbillon, l’un de ces militants étant un jeune homme de son village dont elle tombe amoureuse.
Antonia, qui cherche sa place dans ce monde, ne veut pas se réduire à rester la « femme de » ou pire la « veuve de », et après le choc Une vie violente En 2017, déjà sur les divisions fratricides entre nationalistes, Thierry de Peretti adopte ici un point de vue plus féminin, pour raconter à nouveau cette douloureuse histoire de la Corse.
Avec une mise en scène à la fois sensible et dure, ces plans larges qu’il affectionne, des dialogues tranchants qui donnent lieu à plusieurs scènes inoubliables, et une capacité encore une fois à parler du bruit du monde dans l’intimité d’un village ou d’une scène muette entre amoureux, Thierry de Peretti a réalisé une fois de plus un très beau film.
Elle est franco-iranienne, il est israélien, c’est une première, un film qui réunit deux artistes issus de peuples apparemment mortellement ennemis. Inspiré de faits réels – comme le parcours de la boxeuse Sadaf Khadem, réfugiée en France après avoir combattu sans porter le hijab – Tatami c’est l’histoire de Leïla, judoka iranienne, en compétition aux Championnats du monde en Géorgie, et de son entraîneur, Maryam, Zar Amir elle-même.
Brillante et motivée, Leïla entre en conflit avec son entraîneur et sa fédération lorsque les autorités iraniennes lui ordonnent de simuler une blessure et d’abandonner, afin d’éviter de combattre contre une Israélienne. Jusqu’où iront ces deux femmes face aux menaces des mollahs qui pèsent sur elles et leurs familles en Iran ? Tatami est un film palpitant, prenant, d’autant plus puissant pour ses acteurs que pendant le tournage, se sont déroulés les événements tragiques du mouvement « Femmes, Vie, Liberté ».
Image en noir et blanc, format carré, presque fermée dans le gymnase, Tatami est implacable, il répond aux revendications des femmes iraniennes, même si le résultat est assez prévisible.
francetvinfo