Portrait. Pro D2 – Annoncé comme un phénomène, qui est Lucas Martins, le nouvel ailier d’Agen ?
Inconnu il y a un an, Lucas Martins est depuis devenu international portugais et a découvert le championnat de Pro D2. Titulaire à Mont-de-Marsan, il a fait des débuts tonitruants sous le maillot agenais. Et s’il était le nouveau phénomène du SUA ?
C’est l’histoire d’un gamin de 21 ans qui vit un rêve éveillé. L’histoire d’un ailier aux jambes de feu dont la carrière a pris des tournants majeurs ces derniers mois. Il y a tout juste un an, Lucas Martins était un joueur de Blagnac. Personne ou presque ne le connaissait.D’autant plus que j’ai été blessé du début octobre jusqu’à la mi-décembre environ.« À son retour en janvier, l’intéressé a participé à un bloc de matches avant que le club ne dépose le bilan. »Cela a vraiment mis un terme à ma situation. Bien sûr, cela m’a fait douter. Je ne savais pas vraiment où aller mais j’avais toujours eu cet objectif de devenir joueur de rugby professionnel. Et ce, par tous les moyens possibles.«
Dans son malheur, Lucas Martins a été appelé l’hiver dernier pour participer au Tournoi des Six Nations B avec le Portugal. Il a disputé quatre matches, dont la demi-finale et la finale, et a marqué trois essais. L’un d’eux a été marqué lorsqu’il a traversé le terrain.Une expérience formidable« , acquiesce-t-il, ce qui suscite rapidement l’intérêt du staff agenais. L’ailier déclare : « Mes premiers contacts avec Agen ont eu lieu pendant le Tournoi. Mon agent était en contact avec eux et j’ai rapidement eu une visioconférence avec le staff. Sébastien Calvet était là. Tout s’est passé très vite et ça a été un vrai soulagement pour moi. Je n’ai pas hésité, Agen est un grand club.«
La vie professionnelle, un autre monde
Martins s’est alors rapidement projeté et a décidé de se préparer pour être prêt à la reprise, prévue début juillet. Depuis, il découvre le monde professionnel.C’est plus rapide, plus précis… Au début, j’étais surprise. Se lever pour aller s’entraîner et pratiquer sa passion, c’est génial. Avant, j’allais en cours toute la journée, puis à l’entraînement de 18h30 à 20h30 et ensuite je rentrais chez moi. J’étais morte. Je n’avais aucune vie sociale.« , se souvient le néo-Agenais.
Vendredi dernier, il disputait son premier match en Pro D2. Une rencontre à Mont-de-Marsan durant laquelle il a marqué un essai et démontré toutes ses capacités en attaque et sous les ballons hauts (cinq défenseurs battus, 100% sous les chandelles, deux percées décisives, NDLR).Je me sentais bien même s’il y avait un peu de stress. C’était surtout l’excitation et la joie qui régnaient. Physiquement, j’étais en bonne forme même si j’avais quelques douleurs aux ischio-jambiers avant le premier jour du championnat. C’était un match agréable à jouer et j’ai vraiment pris du plaisir.«
Parallèlement au rugby, sa nouvelle vie a forcément un impact sur ses études. Lucas Martins est contraint d’arrêter ses études pour devenir ingénieur généraliste à Blagnac.Maintenant, je pense faire un master, peut-être en management. Mais ma priorité, c’est le rugby.« , proclame celui qui a pu compter sur le soutien de sa mère lors de son premier voyage dans les Landes.
A lire aussi : Lucas Martins : « Privilégier mon intégration à Agen plutôt que de défier les Springboks. »
Mouton, les voyages, sa polyvalence…
La famille Martins est également très présente.C’est rare d’avoir deux enfants qui sont rugbymen professionnels. Mais ils sont allés voir mon frère Nicolas lors de son premier match et ma mère était là à Mont-de-Marsan.« Sa situation géographique et son emploi du temps lui permettent également de revenir régulièrement à Toulouse pour retrouver ses amis et ses proches.
Il n’en demeure pas moins que Lucas Martins s’épanouit à Armandie. Un stade qu’il découvrira ce vendredi soir, face à Nevers.J’ai hâte d’y être« , répète-t-il. Sur son aile, il va tenter d’apporter du danger à la défense adverse. Un peu à la manière d’un de ses modèles, Damian Penaud. »Je l’aime beaucoup, comme j’aime tous les ailiers de l’équipe de France qui sont inspirants.« , sourit-il. De plus, comme plusieurs éléments du XV de France, Lucas Martins jouit d’une polyvalence précieuse. Même s’il assure se concentrer sur son poste d’ailier, il pourrait aussi dépanner au centre et à l’arrière. Mais dans un premier temps, il a encore une grosse marge de progression comme le confirme son manager, Sébastien Calvet : « C’est un joueur assez complet, grand et fiable sur les ballons hauts. Il doit encore travailler ses marquages défensifs et contrôler ses offloads pour ne pas en faire trop. Mais il a un gros potentiel, c’est sûr.«
Ce grand voyageur dans la vie respire la sérénité et l’insouciance. Un peu comme il l’a démontré dans les Landes finalement. Après Raffaele Costa Storti l’an dernier, le Pro D2 a peut-être trouvé son nouveau cyclomoteur portugais…