Un grand constructeur automobile vient au secours d’un petit fabricant de batteries. Varta, en difficulté, a conclu un accord avec ses créanciers et ses investisseurs sur un plan de redressement, a-t-il annoncé samedi. Son principal client Porsche AG prendra une participation et sa dette sera réduite.
L’accord prévoit que le constructeur acquière 32% du capital de son fournisseur aux côtés de l’actuel actionnaire majoritaire, l’homme d’affaires autrichien Michael Tojner, à l’occasion d’une augmentation de capital de 60 millions d’euros.
Les créanciers récupèrent de leur côté 36% du capital. Malgré l’opposition de certains détenteurs de titres, les actionnaires actuels voient la valeur de leurs titres réduite à zéro et ainsi écartés du capital.
Descente aux enfers
L’objectif est de sauver une entreprise vieille de plus de 120 ans, devenue l’une des principales valeurs boursières allemandes de 2020 à fin 2022. Son cours de Bourse avait grimpé jusqu’à 181 euros, les investisseurs misant sur l’essor des écouteurs et autres petits appareils sans fil nécessitant des piles. Mais le ralentissement des marchés, la concurrence asiatique et la hausse des coûts de financement ont fait plonger l’entreprise.
A tel point que Varta en est à son deuxième plan de restructuration de la dette en deux ans. Son cours de bourse oscille actuellement autour de 3,80 euros. L’accord avec les créanciers prévoit une réduction de sa dette de plus de la moitié, de 485 à 200 millions d’euros. Le plan doit soutenir Varta jusqu’à fin 2027.
Porsche AG a également annoncé son intention d’acquérir une participation majoritaire dans V4Drive Battery, filiale de batteries automobiles de Varta. Cela comprend l’activité de cellules rondes lithium-ion grand format de l’entreprise. Ces cellules sont utilisées dans le groupe motopropulseur hybride de la Porsche 911 Carrera GTS.
Cyberattaque
Fin juillet, lors de la présentation du plan validé ces derniers jours, Michael Tojner avait soutenu qu’il s’agissait de « donner un avenir à Varta, de préserver près de 4.000 emplois et de maintenir l’entreprise comme (…) vecteur technologique pour l’Europe ». Au printemps 2023, Varta avait déjà annoncé la suppression d’environ 800 emplois dans le monde dans le cadre d’un plan de réduction des coûts.
Le chiffre d’affaires de Varta devrait atteindre environ 800 millions d’euros en 2024. En février 2023, le groupe a été victime d’une cyberattaque qui a bloqué sa production pendant plusieurs semaines et provoqué une perte nette de 116 millions d’euros sur les neuf premiers mois de l’année dernière. Il n’a pas publié de nouveaux résultats depuis.
