Porphyrion : les scientifiques découvrent les plus grands jets de trous noirs jamais observés

Au plus profond de l’univers, les trous noirs projettent des jets de matière invisibles à l’œil nu. Heureusement, les astronomes sont là pour les détecter et les révéler au grand public. Mission accomplie pour Martijn Oei, chercheur postdoctoral au Caltech en Californie. Lui et son équipe viennent d’identifier la plus grande paire de jets de trous noirs jamais observée à ce jour, selon une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique Nature le 25 juillet 2024.

S’étendant sur une surface de 23 millions d’années-lumière de longueur, soit l’équivalent de 140 galaxies de la Voie lactée placées côte à côte, ce nouveau jet de trous noirs porte le doux nom de Porphyrion, en référence à un géant de la mythologie grecque. Situé à 7,5 milliards d’années-lumière de la Terre, il date d’une époque où notre univers avait 6,3 milliards d’années, soit moins de la moitié de son âge actuel, détaille l’étude.

Des jets qui impactent la croissance des galaxies ?

« Les astronomes croient que les galaxies et leurs trous noirs centraux co-évoluent, et l’un des aspects clés de cette théorie est que les jets peuvent rayonner d’énormes quantités d’énergie qui affectent la croissance de leurs galaxies hôtes et d’autres galaxies proches d’elles.explique dans un communiqué George Djorgovski, co-auteur de l’étude et professeur d’astronomie et de science des données au Caltech.

Cette découverte, en plus d’être impressionnante, suggère que les jets géants pourraient avoir eu une influence plus importante sur la formation des galaxies dans le jeune univers qu’on ne le pensait jusqu’alors. « Si des jets lointains comme ceux-ci peuvent atteindre l’échelle de la toile cosmique, alors chaque endroit de l’univers pourrait avoir été affecté par l’activité de trous noirs à un moment donné du temps cosmique »explique Martijn Oei.