Politique. Nouveau contrat pour les seniors, arrêts maladie… Les pistes de Le Maire pour réduire le déficit
Après le dérapage du déficit annoncé en début de semaine, le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, s’est dit vendredi « ouvert » à toutes propositions pour réaliser des économies. Ça tombe bien, Bruno Le Maire a plein d’idées, qu’il dévoile ce samedi dans un entretien quotidien Ouest de la France.
Dans cette interview, le ministre deEÉconomie et Finances assure qu’elle ne réformera pas la prise en charge des maladies de longue durée (ALD), contrairement à ce que craignaient les associations de patients et les professionnels de santé. Il évoque en revanche une nouvelle forme de contrat pour les travailleurs de plus de 55 ans.
Partagez les coûts
Pour lui, les ALD sont « un pilier essentiel de la solidarité » auquel il ne faut « pas toucher ». « Mais c’est justement parce que nous voulons protéger ces malades – il y en a douze millions – qu’il faut réfléchir plus globalement au financement de notre modèle social », a indiqué le ministre, soulignant les « choix » à faire.
Bruno Le Maire s’interroge sur l’indemnisation des seniors au chômage : « Est-il vraiment pertinent que les plus de 55 ans aient une durée d’indemnisation plus longue ? N’est-ce pas une manière de transformer l’assurance chômage en retraite déguisée ? « .
Il propose « un contrat dans lequel les seniors travailleraient 80 % de leur temps, toucheraient 90 % de leur salaire et auraient droit à 100 % de leur retraite ». Interrogé sur le soutien à ce système, il a répondu : « Je suis favorable au partage des coûts », ajoutant que « les entreprises ont une responsabilité particulière à exercer ».
Pas encore question de revaloriser les minima sociaux
Le ministre évoque également une réforme des indemnités journalières alors que « les arrêts maladie ont augmenté de 10 % depuis le Covid », voulant ainsi ouvrir le débat « dès cette année afin de lutter contre les abus », dans « un principe de justice vis-à-vis des abus ». vis à vis de ceux qui travaillent.
Interrogé sur la possibilité de voir les retraites et les prestations sociales être à nouveau réévaluées en fonction de l’inflation en 2025, le ministre a répondu que « cela sera décidé lors du budget 2025 ». « La question qui se pose actuellement est celle des économies supplémentaires nécessaires en 2024 pour garantir un déficit inférieur à 3% en 2027 », explique-t-il.
Mardi, l’Insee révélait que le déficit public de la France s’était envolé à 5,5% du PIB en 2023, contre 4,9% attendu par le gouvernement. « La situation géopolitique a changé. Je présenterai donc les nouvelles prévisions de déficit et de dette d’ici dix jours, lors de la présentation du programme de stabilité en Conseil des ministres », a indiqué Bruno Le Maire dans l’interview.