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Politique. La censure, son avenir, Marine Le Pen… ce qu’il faut retenir de l’entretien avec Michel Barnier

La censure « va rendre tout plus difficile et plus grave », a prévenu Michel Barnier mardi à l’Assemblée nationale à la veille du vote d’une motion déposée par la gauche et l’extrême droite qui pourrait faire tomber l’exécutif.

Mardi soir, interviewé depuis Matignon au JT de 20 heures de TF1 et France 2, le Premier ministre, en poste depuis moins de trois mois, a une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme. Voici ce qu’il faut retenir de son entretien.

Sur la motion de censure : Barnier espère un « réflexe de responsabilité »

« J’espère et il est possible » que la motion de censure ne soit pas votée, a lancé Michel Barnier. « Je pense qu’il est possible qu’il y ait ce réflexe de responsabilité où, au-delà des différences politiques, des divergences, des contradictions normales en démocratie, on se dit qu’il y a un intérêt supérieur. Je pense que l’intérêt supérieur du pays, le bien commun, l’intérêt national, cela signifie quelque chose », a-t-il déclaré.

L’adoption d’une telle motion serait une première depuis le renversement du gouvernement de Georges Pompidou en 1962. Le gouvernement Barnier deviendrait alors le plus court de l’histoire de la Ve République.

Sur le budget : « 18 millions » de Français verront leurs impôts augmenter

En cas de vote de censure et de non-adoption du budget, les impôts augmenteront-ils pour les Français ? « Je le confirme », a assuré Michel Barnier. « Près de 18 millions de Français verront leur impôt sur le revenu augmenter, d’autres le paieront, car nous n’avons pas pu inscrire l’indexation dans le projet de loi de finances. » « L’impact de cette instabilité politique, vous le verrez immédiatement dans les taux d’intérêt », a-t-il aussi insisté.

Sur Marine Le Pen : « une sorte de surenchère »

Lundi, le Premier ministre a sans surprise assumé la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), assurant être « en fin de dialogue » avec les formations politiques, dont le Rassemblement national. « Marine Le Pen ne m’a pas trompé mais elle a tenté de se lancer dans une sorte de surenchère », a-t-il taclé. « Je ne voulais pas tomber dans une forme de chantage. »

« J’ai toujours dit que ce texte pouvait être amélioré » et « nous avons écouté tout le monde et nous avons progressé, progressé sur beaucoup de points », a-t-il soutenu.

Sur son avenir : « Je m’en fiche des voitures officielles »

« Je suis dans ce bureau depuis trois mois. Je suis arrivé en me disant que je pouvais repartir le lendemain », se souvient Michel Barnier. Aujourd’hui, « ce n’est pas moi qui suis en faute », « cela dépasse largement ma seule condition ». Mais « les dorures, les voitures officielles, l’or de la République, je m’en fiche », dit-il encore.

Interrogé sur son éventuelle reconduction à Matignon après la censure, Michel Barnier écarte l’hypothèse : « Qu’est-ce que cela signifierait d’être reconduit ? », s’interroge-t-il, même si « j’ai envie de servir. Je vous l’ai dit, c’est un grand honneur.

New Grb1

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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