Lors de la grand-messe annuelle de l’ONU à New York, Emmanuel Macron a prononcé un discours de 30 minutes à la tribune, discutant principalement des conflits mondiaux en cours et de l’avenir de l’organisation des Nations Unies.
« Le risque principal est celui de l’escalade » au Moyen-Orient
Le chef de l’Etat a appelé Israël à « arrêter l’escalade au Liban » et le Hezbollah à cesser de tirer sur Israël. « Nous appelons fermement Israël à arrêter l’escalade au Liban et le Hezbollah à cesser de tirer », a-t-il déclaré, affirmant qu’Israël ne pouvait pas « prolonger ses opérations au Liban sans conséquences ».
« Il ne peut et ne doit pas y avoir de guerre au Liban », a-t-il affirmé. Emmanuel Macron a estimé que « dans l’immédiat », « le risque principal est celui d’une escalade » au Moyen-Orient. Il a transmis ses « pensées fraternelles » au Liban et au peuple libanais. En outre, il a souligné que le Hezbollah prenait « depuis trop longtemps le risque insoutenable d’entraîner le Liban dans une guerre qu’Israël, de son côté, ne peut sans conséquences prolonger ses opérations ».
« La France exige que chacun respecte ses obligations le long de la Ligne bleue », ligne de démarcation tracée par l’ONU entre Israël et le Liban, a-t-il ajouté, assurant que la France agirait « pour faire émerger une voie diplomatique indispensable afin d’épargner les populations civiles et d’éviter une explosion régionale ».
La France a demandé la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU mercredi en fin d’après-midi. Enfin, elle a indiqué que son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot se rendrait « au Liban ce week-end ».
Sur la situation à Gaza, la guerre « dure depuis trop longtemps »
La guerre que « Israël mène à Gaza dure depuis bien trop longtemps », a poursuivi le président, soulignant que « les dizaines de milliers de victimes civiles palestiniennes n’ont aucune justification ». « Il est impératif qu’une nouvelle phase s’ouvre à Gaza, que les armes se taisent, que les humanitaires reviennent, que les populations civiles soient enfin protégées », a-t-il déclaré, ajoutant que la France participera « à toute initiative qui permettra de sauver des vies » et qui assurera la sécurité de tous.
Le président français a pris soin de condamner à nouveau « fermement l’attentat terroriste terrible et sans précédent décidé et exécuté par le Hamas (groupe islamiste palestinien) contre Israël le 7 octobre ». « Le terrorisme est inacceptable quelles qu’en soient les causes et nous pleurons ici les victimes de l’attentat du Hamas du 7 octobre, dont 48 citoyens français », a-t-il déclaré.
Mais il a également souligné que « trop d’innocents sont morts » dans les représailles israéliennes, estimant qu’il s’agissait « d’un scandale pour l’humanité », « d’une source dangereuse de haine, de ressentiment qui menace et menacera la sécurité de tous ».
Macron appelle à une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU
Un grand nombre d’États membres de l’ONU réclament une réforme du Conseil de sécurité paralysé, qu’ils jugent non représentatif du monde d’aujourd’hui, et demandent notamment une augmentation du nombre de membres permanents.
A la tribune de l’Assemblée générale, le chef de l’Etat français a réitéré son soutien à la demande du Japon, de l’Inde, de l’Allemagne et du Brésil, ainsi que de deux pays africains, de devenir membres permanents.
Mais « réformer la composition du Conseil de sécurité ne suffira pas à elle seule à lui redonner son efficacité et j’espère donc que cette réforme permettra aussi de changer les méthodes de travail, de limiter le droit de veto en cas de crime de masse, et de se concentrer sur les décisions opérationnelles nécessaires au maintien de la paix et de la sécurité internationale », a-t-il ajouté.
Soutien réaffirmé à l’Ukraine
La France fera tout son possible pour que l’Ukraine puisse résister à la Russie, a déclaré le président français Emmanuel Macron au début de son discours mercredi.
« La France continuera à faire tout ce qui est en son pouvoir pour que l’Ukraine tienne bon, sorte du danger et obtienne justice », a-t-il déclaré, ajoutant que Paris continuerait « à lui fournir les équipements indispensables à sa défense ».
Ce discours intervient après les propos de Vladimir Poutine sur l’utilisation d’armes nucléaires, soulevant une nouvelle fois la menace nucléaire pour l’Occident. Le président russe a averti que son pays pourrait utiliser des armes nucléaires en cas de « lancement massif » d’attaques aériennes et que toute attaque soutenue par une puissance nucléaire pourrait être considérée comme une agression « conjointe ».
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