Politique. Bruno Retailleau, un nouveau ministre de l’Intérieur de droite qui fait sensation
« Je m’appelle Gérald Moussa Jean Darmanin. Il est évident que si je m’étais appelé Moussa Darmanin, je n’aurais pas été élu maire et député et je n’aurais pas été nommé ministre de l’Intérieur. » En quittant lundi son ministère place Beauvau, qu’il occupe depuis quatre ans, Gérald Darmanin a, comme à son habitude, fait appel à sa fibre sociale. « L’ordre juste n’a pas de sens. »
S’il l’a fait devant son successeur, Bruno Retailleau, ce n’est pas un hasard. L’arrivée du président des sénateurs LR, seul véritable poids lourd politique du nouveau gouvernement de Michel Barnier, suscite des remous dans l’ancienne majorité. Son positionnement très conservateur, et ses propositions sur l’immigration, proches de celles du Rassemblement national, suscitent l’inquiétude des députés du groupe de Gabriel Attal, Ensemble pour la République.
«Ordre, ordre, ordre»
Prisca Thevenot, ancienne porte-parole du gouvernement et proche de l’ancien Premier ministre, a fait écho à ce constat. « Je suis fille de deux immigrés. C’est la preuve qu’on peut être binationale et profondément patriote », a-t-elle déclaré lors de sa passation de pouvoir. Elle a même insisté : « Il n’y a pas de Français sur le papier, il y a simplement des Français », reprenant une expression de Bruno Retailleau.
Le nouveau ministre de l’Intérieur se savait attendu. Mais c’est un homme fidèle à ses convictions. Il a donc assumé, dès ses premiers mots de ministre, sa grande fermeté. « J’ai trois priorités », a-t-il déclaré, répondant implicitement à Gérald Darmanin. « Rétablir l’ordre, rétablir l’ordre, rétablir l’ordre. » Le ton est donné.
New Grb1