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Politique. Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, déjà opposés… en 1997, à Intervilles

Politique. Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, déjà opposés… en 1997, à Intervilles

Bruno Retailleau aurait-il déjà dépassé Laurent Wauquiez à droite depuis 1997 ? C’est le cas. Et ce n’était pas dans l’arène politique mais dans celle des vaches chères à Simone Garnier et Léon Zitrone.

Retailleau gagne avec Landru

C’est la secrétaire nationale des écologistes Marine Tondelier qui a exhumé l’affaire lundi, sans le savoir. L’élue verte s’est émue dans les médias et les réseaux sociaux de voir arriver au ministère de l’Intérieur un homme qui aurait triché lors du match d’Intervilles il y a près de 30 ans.

Une manière plutôt astucieuse de remettre en question l’intégrité du pire ennemi du Nouveau Front Populaire.

Contexte : Le 2 juillet dernier, l’association du Parc du Puy-du-Fou, fondée par le souverainiste Philippe de Villiers, remportait la partie 22 à 12 face au Pays d’Ancenis, s’assurant ainsi son ticket pour la finale nationale prévue en septembre. La victoire s’est jouée au quiz. À une question sur les dernières volontés de Landru, l’équipe du Puy-du-Fou à laquelle appartient le bras droit de Philippe de Villiers, un certain Bruno Retailleau – alors président du conseil d’administration du parc d’attractions – donnait la bonne réponse : Landru avait en effet demandé à pouvoir se laver les pieds avant d’être exécuté pour ses multiples meurtres. L’histoire veut qu’il ne l’ait jamais obtenu.

Gérard Louvin : « On a triché tout le temps »

En revanche, Le Puy du Fou a remporté la partie « grâce » à Landru et a assuré sa qualification pour la finale le 30 septembre face à Mont-de-Marsan. C’est alors que le scandale a éclaté dans les colonnes de Canard enchaînérapidement relayé et développé par Libérer: il y a eu tricherie. L’animateur Olivier Chiabodo, aux côtés de Jean-Pierre Foucault qui a récemment succédé à Guy Lux à la tête de l’émission ultra-populaire suivie par 7 à 8 millions de téléspectateurs, a aidé l’équipe du Puy du Fou à donner la bonne réponse.

L’affaire prend alors une tournure judiciaire inédite entre Olivier Chiabodo et TF1, qui l’accuse de tricherie. Chiabodo assure de son côté ne faire que répondre aux ordres de la direction de l’émission. Le producteur Gérard Louvin l’avouera plus tard dans un livre consacré aux jackpots des émissions de télévision : « On trichait tout le temps. Quand le candidat ne tombait pas, on faisait aller le tapis plus vite. » L’ampleur de la tricherie n’a jamais été établie, même si des soupçons pèsent aussi sur la même émission en 1996. Avec Le Puy du Fou et Chiabodo.

Mais qu’est-ce qui oppose Laurent Wauquiez à Bruno Retailleau dans cette histoire ? La réponse est à chercher 3 points et quelques centaines de kilomètres plus au sud. Au même mois de juillet 1997, Yssingeaux, sous-préfecture de Haute-Loire, jouait elle aussi sa place en finale d’Intervilles. Le 30 juillet, elle écrasait son rival Le Puy-en-Velay 19 à 5. Et apparemment sans tricher. L’équipe perdante avouait volontiers qu’elle ne s’était pas suffisamment préparée à la compétition. Une chose est sûre : Yssingeaux, surentraîné, ne pouvait pas perdre la partie. La ville était alors tenue par Jacques Barrot, ministre du Travail et des Affaires sociales sous Jacques Chirac et père de l’actuel ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.

Le jeune Wauquiez mobilisé

Le centriste, qui vient d’être victime de la dissolution ratée prônée par Dominique de Villepin à l’Élysée, a mobilisé toutes ses énergies pour que sa ville l’emporte sans appel. Au point de demander les services d’un stagiaire de l’ENA pour coordonner l’émission, sans savoir que la tricherie est certainement engagée depuis début juillet par les organisateurs de l’émission. A 22 ans, le jeune Laurent Wauquiez, sorti major de l’École normale supérieure et devant effectuer un stage dans une collectivité territoriale, répond à toutes les questions d’intendance. Lui aussi ambitionne de se qualifier pour la finale de septembre, sans savoir que la bataille est perdue d’avance. Alors que la victoire était à portée de main.

A vrai dire, même si c’est assez insignifiant au regard des enjeux nationaux qui occupent les deux élus de droite en 2024, Yssingeaux avait bel et bien toutes ses chances d’atteindre la finale d’Intervilles 97. Mais ça, on ne le saura jamais et on ne le verra jamais.

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