Politique. A Lille, Lucie Castets, candidate du PFN à Matignon, tente de rassurer les militants
Lucie Castets, candidate de la gauche à Matignon, était à Lille ce samedi. « C’est la première fois que je vois un Premier ministre qui est en tournée avant » même d’être éventuellement nommé, plaisante Carole Maertens.
« Un vrai discours de gauche »
Cet informaticien à la retraite trouve néanmoins que la haute fonctionnaire de 37 ans est un très bon choix pour le poste, apportant « un espoir que les choses changent, pour un monde plus juste et plus écologique ». « Elle n’est pas issue d’un parti, mais elle a un vrai discours de gauche sur les services publics », se réjouit ce militant LFI.
Encore inconnue du grand public il y a une semaine, Lucie Castets a choisi Lille, ville qui a voté clairement à gauche aux élections européennes et législatives, et le quartier populaire de Wazemmes, pour son premier déplacement depuis sa désignation mardi comme candidate du Nouveau Front populaire (NFP). Emmanuel Macron a rejeté sa candidature, estimant que ce n’était « pas le sujet ».
Samedi, flanquée de la cheffe des écologistes Marine Tondelier et d’élus représentant les différentes composantes du PFN, l’ancienne conseillère à la maire de Paris Anne Hidalgo a déambulé dans les rues, saluant les commerçants et posant pour quelques selfies, suivie d’une nuée de journalistes.
« Nous devons tous faire pression »
A une terrasse de café, le député insoumis Aurélien Le Coq la présente comme « la future Première ministre du Front populaire ». « Inch’Allah ! » crie une cliente. Dans une quincaillerie, l’élu estime qu’il faut « tous faire pression » sur Emmanuel Macron pour qu’il la nomme. « Tout le monde a parlé d’urgence. Nous sommes prêts ! » ajoute Marine Tondelier.
Lucie Castets, qui s’engage pour la défense des services publics, est ensuite allée à la rencontre des militants qui l’ont acclamée en scandant « Nouveau Front populaire », « Lucie à Matignon ». Elle est « la personne qui va permettre de mettre en œuvre le programme du NFP, on attend juste la nomination d’Emmanuel Macron quand elle sera décidée », confie Philippine Heyman, une infirmière de 22 ans. Mais « pour l’instant Macron est occupé avec les JO et a priori c’est plus important que la démocratie », déplore-t-elle.
« Pour montrer que je suis prêt, que nous travaillons »
« J’ai entendu des gens qui disaient tout l’espoir qu’ils mettaient dans le PFN (…) et maintenant il faut regarder vers l’avenir, transformer cet espoir en effets concrets, changer la vie des gens, (…) mettre plus d’infirmières dans les hôpitaux, mettre un prof dans chaque classe, permettre aux gens d’avoir des jugements rendus rapidement », a expliqué Mme Castets, assurant qu’elle mettrait « toutes ses forces » pour mettre en oeuvre le programme de l’alliance de gauche. « La carte que j’ai (pour faire pression sur Emmanuel Macron, ndlr), c’est de montrer que je suis prête, que nous travaillons, et de lui rappeler que la logique institutionnelle, c’est de désigner le groupe qui est arrivé en tête des élections », a-t-elle ajouté.
Le 15 septembre sera presque trop tard pour beaucoup de choses.
Marine Tondelier
Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête du second tour des élections législatives, mais loin de la majorité absolue (289 députés).
« La nouvelle rumeur en ville, c’est que Lucie Castets ne sera jamais nommée », s’insurge Marine Tondelier. Mais « désormais, si (le chef de l’Etat) refuse, c’est du sabotage car on sait que dans les services des ministères, le budget est en train d’être préparé, et que si on est nommée dans trois semaines, on pourra faire moins de choses que si on est nommée maintenant », constate-t-elle. « Le 15 septembre, il sera presque trop tard pour beaucoup de choses ».