Politiciens, écrivains et acteurs réunis pour une soirée contre l’antisémitisme à Paris
Plus de 700 personnes, dont le président du Sénat Gérard Larcher, la maire de Paris Anne Hidalgo et l’acteur et chanteur Patrick Bruel se sont rassemblées lundi soir dans un théâtre parisien pour une soirée de mobilisation contre l’antisémitisme.
Ce soir « L’Europe contre l’antisémitisme »organisé par le magazine La Règle du Jeu dirigé par Bernard-Henri Lévy, a également réuni la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, l’ancien Premier ministre Manuel Valls et l’ancien ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer.
Autres invités de marque : les comédiens Yvan Attal, Charlotte Gainsbourg et Sandrine Kiberlain, l’ambassadeur d’Ukraine en France Vadym Omelchenko, les écrivains Christine Angot et Jula Kristeva, ainsi que la rabbin Delphine Horvilleur, le grand rabbin de France Haïm Korsia et le président du Crif. Jonathan Arfi.
La salle du théâtre Antoine était trop petite pour accueillir les spectateurs, dont la file s’étendait sur une centaine de mètres.
« L’Europe traverse une crise existentielle, l’antisémitisme est une menace existentielle »a affirmé dès l’ouverture Bernard-Henri Lévy, estimant « qu’il ne devrait pas y en avoir, en ces derniers jours de campagne » pour les élections européennes, «d’un sujet plus essentiel».
La montée de l’antisémitisme « n’a rien de résiduel »a assuré Yaël Braun-Pivet, dans une réponse indirecte au leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, déplorant « tous ceux qui soufflent sur les braises en désignant les Juifs comme coupables » au nom de la cause palestinienne.
Sur la scène du théâtre parisien, les intervenants se sont succédé pour exprimer leur inquiétude face à la montée de l’antisémitisme, avec 366 actes recensés au premier trimestre (un bond de 300% sur un an), selon le gouvernement.
Gérard Larcher a déploré « le nouvel antisémitisme »OMS « ne pas absoudre les plus âgés »mais « se nourrit d’autres sources »notamment « d’un islam radicalisé ».
« N’oublions pas les otages » détenu par le Hamas dans la bande de Gaza, a-t-il déclaré sous les applaudissements, avant d’affirmer qu’une éventuelle reconnaissance d’un État palestinien devrait « se produire à la fin d’un processus de négociation » mais « ne peut pas être le résultat d’une action terroriste ».
« Oui, l’Europe est au bord du précipice », a déclaré Anne Hidalgo. Elle a déploré « un antisémitisme qui devient monnaie courante »et critiqué ceux qui, « à gauche, considèrent que la question de l’antisémitisme n’est plus un sujet ».
Dimanche, jour du scrutin en France, « ce qui est en jeu, c’est précisément la dignité de l’Europe »a déclaré Yonathan Arfi, assurant que « L’Europe ne doit pas bannir Israël des nations ».
Pour ça, « Il faut vaincre LFI, son projet communautaire, sa complicité avec les islamistes doivent être vaincus dans les urnes, ceux qui ont sacrifié les juifs pour quelques voix doivent être durement sanctionnés »selon le président du Conseil représentatif des institutions juives de France.
Dans une brève intervention, Patrick Bruel s’est demandé : « Comment en est-on arrivé là ? ». « Ce soir, je crie en tant que juif et en tant que citoyen : pourquoi cet antisémitisme ? »il ajouta.
Le Grand Rabbin Haïm Korsia a finalement appelé à ne pas céder « à la peur, au désespoir » et a assuré : à ce soir « vous envoyez collectivement un message assez extraordinaire : vous n’êtes pas seuls ».