Pogacar, grosse frayeur avant le Tour de France
La domination incontestée des ogres Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar sur les grands tours a remis un morceau dans la machine à suspicion de ceux qui sont convaincus que le dopage reste très présent dans le cyclisme.
D’un côté, Jonas Vingegaard et ses deux titres consécutifs sur le Tour de France, avec quelques moments brillants qui restent encore en mémoire, comme ce contre-la-montre fou l’an dernier. En revanche, son plus grand rival, Tadej Pogacar, est en fête en ce début de saison 2024, avec notamment une démonstration dans un Tour d’Italie remporté facilement face à la concurrence. Des performances incroyables et une domination qui pose forcément question, dans un sport durement touché par de nombreux scandales de dopage à répétition au cours des dernières décennies.
Et si les deux dirigeants n’ont jamais été testés positifs, cela n’empêche pas certains observateurs d’évoquer le contexte général. Journaliste sur la chaîne L’équipe, Georges Quirino Chaves a donné son point de vue global sur la situation, évoquant notamment la possibilité de voir Tadej Pogacar réussir le défi qu’il s’est fixé cette saison : remporter le Tour d’Italie et le Tour de France. » J’ai un peu peur du doublé Giro-Tour pour ce qu’il pourrait représenter et provoquer des réactions. On ne va pas se le cacher, tous les gens qui suivent le cyclisme de loin, les questions qu’ils vont venir nous poser sont d’emblée : ‘Est-il dopé ?’
« Il écrase la saison de manière cannibale »
Et l’observateur poursuit : « C’est vrai qu’il écrase la saison d’une manière cannibale qu’on n’a pas vue depuis des décennies, même depuis Merckx. On parle d’un garçon parti sur les Strade Bianche à 80 km de l’arrivée. Nous parlons d’un garçon qui a remporté le Tour de Catalogne en remportant quatre étapes. Nous parlons d’un garçon qui, sur ce Giro, nous avons parlé de ses victoires d’étapes et, globalement, est également allé aider ses coéquipiers sur une étape de sprint pour tuer ceux qui allaient potentiellement gagner l’étape. »
Pour Georges Quirino Chaves, il est donc difficile de se positionner : « Nous sommes toujours dans une situation quelque peu schizophrène. Nous sommes tous les deux fascinés par ce garçon parce que ce qu’il fait est incroyable, mais nous avons été tellement trahis que nous ne savons pas vraiment comment nous positionner. (…) Cette petite musique va commencer à monter s’il commence à être bien placé. Quatrième étape en altitude du Tour de France. S’il écrase tout depuis le Galibier, cela durera tout le Tour de France. »