Le Slovène a admis mercredi avoir utilisé du monoxyde de carbone. Bien que ce produit soit surtout utilisé pour mesurer le volume sanguin, il permet « des gains physiologiques similaires à de petites doses d’EPO par exemple », selon un spécialiste.
Ses performances exceptionnelles dans les Pyrénées ont évidemment suscité des soupçons. Le voir pulvériser des records établis par d’anciens coureurs devenus des symboles du dopage a évidemment suscité des interrogations. Tadej Pogacar a d’ailleurs dû s’expliquer lundi sur ces performances dignes d’un « extraterrestre », selon le spécialiste du dopage Antoine Vayer.
» « Les vélos sont beaucoup plus rapides aujourd’hui, surtout les pneus. C’est là que réside la plus grande différence, avec la composition de nos cadres. C’est incroyable à quel point le vélo est différent aujourd’hui de ce qu’il était il y a cinq ans », a-t-il ajouté. C’est ce qu’a déclaré le Slovène, ajoutant : « Je pense que nous allons voir ces exploits chaque année parce que tout le monde est très concentré sur les détails, sur chaque gramme de nourriture, chaque watt que l’on peut économiser sur le vélo. Maintenant, nous avons des petits déjeuners plus normaux comme du riz, du porridge, des flocons d’avoine, des omelettes, du pain, des crêpes, et je pense que cela fait déjà une petite différence. »
Le revirement de Tadej Pogacar
Mais quand il s’agissait de monoxyde de carbone, nouveau produit en vogue dans le peloton, Tadej Pogacar était beaucoup moins à l’aise mardi, à l’arrivée de la 16eet scène. » Quand j’ai entendu cela, j’ai pensé aux gaz d’échappement des voitures. Je n’y connais pas grand-chose, donc je n’ai pas de commentaire à faire. Je ne sais pas ce que c’est. J’ai toujours pensé à ce qui sort du pot d’échappement d’une voiture. » a-t-il déclaré, ajoutant : » Peut-être que je manque d’éducation.»
Une journée semble avoir suffi à lui apprendre à se préparer. Mercredi, le leader de l’UAE-Team Emirates connaissait son sujet. C’est un test au camp d’altitude, pour voir comment vous réagissez à l’altitude. Cela dure deux ou trois minutes, vous respirez dans un ballon pendant une minute, puis sans le ballon, vous regardez votre hémoglobineil a expliqué cette fois.
Il faut refaire le test dans deux semaines. Mais la fille qui faisait le test n’est pas revenue, alors je n’ai fait que la moitié du test. De toute façon, ce n’est pas comme si tu respirais du monoxyde de carbone, c’est plutôt un test pour voir comment tu réagis à l’altitude.
Les bienfaits du monoxyde de carbone
Le monoxyde de carbone est en fait utilisé pour mesurer avec précision le volume sanguin. Avec ce type de méthode, on peut connaître au gramme près la quantité d’hémoglobine que l’on a dans le sang », a-t-il déclaré à L’Equipe. Raphaël Faiss, directeur de recherche au Centre de recherche et d’expertise en sciences antidopage de Lausanne. Ainsi, avec l’appareil, l’athlète peut respirer une dose connue et très faible de monoxyde de carbone et comme ce gaz se fixe très bien sur l’hémoglobine, on estime qu’en quelques minutes, il fait le tour du corps et on peut alors connaître la valeur totale dans l’organisme. Cela permet par exemple de voir si l’entraînement en altitude a permis à l’athlète de gagner de l’hémoglobine.
Mais si le produit n’est pas actuellement interdit par l’Agence mondiale antidopage (AMA), contrairement au xénon qui favorise la production naturelle d’EPO, le monoxyde de carbone présente des avantages indirects.Si vous respirez une certaine quantité de monoxyde de carbone, pendant les heures qui suivent, c’est comme si vous simuliez l’altitude.confie Raphaël Faiss. Pouvoir mesurer son hémoglobine est important car bien gérer le travail en altitude peut permettre des gains physiologiques similaires à de petites doses d’EPO par exemple.