DÉCRYPTION – Après trois semaines de course, le peloton est arrivé ce dimanche à Rome, où Tadej Pogacar a remporté cette édition avec une facilité déconcertante. Découvrez ce qui a plu et déplu à la rédaction du Figaro.
FAVORIS
La vie de Pogacar en rose
Portée depuis le soir de la deuxième journée de course, la tunique rose de leader du classement général n’a quitté les épaules de Tadej Pogacar qu’à Rome. Une surprise ? Non. Mais il faut rappeler que le Slovène a remporté haut la main le Giro pour sa première participation. Six victoires d’étapes – il égale Eddy Merckx, le dernier coureur à avoir réussi cet exploit (1973, NDLR) – avec près de 10 minutes d’avance sur son dauphin Daniel Martinez (Bora-Hansgrohe), tout en ayant conservé ses forces à un mois. du Tour de France (29 juin-21 juillet), son deuxième grand objectif de la saison. Un bilan simple à dresser. Le coureur de l’équipe UAE s’est promené sur les routes transalpines. Prévisible. Geraint Thomas (Ineos) complète le podium.
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Alaphilippe, un sourire retrouvé
Il a retrouvé le punch qui lui avait permis de briller avant sa grave blessure. Julian Alaphilippe a été l’un des principaux acteurs de ce premier grand Tour de la saison. A l’attaque dès que la route montait, le coureur de l’équipe Soudal Quick-Step a repris le goût de la victoire lors de la 12ème étape entre Martinsicuro et Fano pour mettre fin à une année de disette – son dernier succès remonte au 6 juin , 2023 sur le Critérium du Dauphiné (2ème étape). Un Giro réussi qui pourrait lui permettre de débuter le Tour de France. Remco Evenepoel – leader de l’équipe belge – l’espère et devrait faire pression sur son directeur sportif Patrick Lefévère. Place à la réflexion.
Decathlon-AG2R, l’équipe de France en forme
L’équipe française a brillé sur les routes italiennes en remportant deux étapes grâce à Valentin Paret-Peintre et Andrea Vendrame. Avec 23 victoires en début de saison, Decathlon-AG2R se classe dans le Top 3 des équipes ayant remporté le plus de courses (23) en 2024 derrière UAE et Lidl-Trek. De bon augure avant le départ de la Grande Boucle le 29 juin à Florence. L’équipe de France peut s’appuyer sur une nouvelle monture fournie par son nouveau sponsor Decathlon. Un vélo d’une valeur de 9 000 euros en rupture de stock. Des réussites qui profitent à tous.
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Décisions organisationnelles
« C’est probablement l’une des courses les plus mal organisées. Cela ne serait jamais arrivé dans 99 % des autres situations. Nous sommes en 2024, il y a encore des dinosaures qui ne voient pas le côté humain des choses.» Si certains coureurs comme Ben O’Connor se sont plaints de l’organisation, pour nos spécialistes, le RCS a pris les bonnes décisions. L’annulation de la montée du mythique col du Stelvio pour «risques d’avalanches» et la réduction du parcours de la 16ème étape – qui s’est déroulée dans des conditions météorologiques désastreuses – ont été prises à temps pour la sécurité de l’ensemble du peloton. Une 107ème édition du Giro réussie.
COUPS DE GRIFFES
Romain Bardet, un leader en difficulté
Aligné sur ce Tour d’Italie en leader, le coureur de l’équipe dsm-firmenich PostNL n’a pas atteint ses objectifs. Le Français, qui visait une victoire d’étape et une bonne place au général, n’a réussi ni l’un ni l’autre. Malade lors des premières étapes et sans forces la dernière semaine de course, Romain Bardet termine à une décevante neuvième place à 20 minutes 32 de Pogacar. Interrogé dès son arrivée à Rome, il organise une rencontre avec les Français. « Plus les années passent, moins cela devient facile. Le général n’était pas mon objectif premier mais c’était important pour l’équipe. La route a remis chacun à sa place, je n’ai aucune amertume. Rendez-vous sur le Tour », il a dit.
Caleb Ewan, un Australien en mal de saut
Arrivé en octobre 2023 dans les rangs de l’équipe australienne Jayco AlUla après quatre saisons passées chez Lotto Dstny – anciennement Lotto Soudal -, le sprinteur de 29 ans s’est montré timide lors de ces trois semaines de courses italiennes. Une 6ème place lors de la 5ème étape entre Genova et Lucca et puis… plus rien. Il termine de peu dans le Top 20 (20e avec 48 pts, NDLR) au classement du maillot Cyclamen – meilleur sprinteur – remporté par Jonathan Milan, pour la deuxième année consécutive. Un résultat décevant pour un coureur de la trempe de Caleb Ewan (5 victoires sur le Tour de France et d’Italie et 1 sur la Vuelta, NDLR), habitué à sauter sur les bonnes roues lors des sprints de masse.
La controverse sur les courts métrages
Une polémique qui n’aurait jamais dû voir le jour. A la demande du RCS – organisateur du Giro -, Tadej Pogacar portait – lors de la 3e étape – un cuissard violet pour le 75e anniversaire de la catastrophe aérienne de Superga qui a décimé l’équipe de football du Torino. Problème, la couleur était similaire à celle du maillot de meilleur sprinteur de Jonathan Milan (Lidl-Trek), ce qui a suscité une polémique sur les réseaux sociaux. De leur côté, les médias Actualités cyclistes a rapporté que l’Union Cycliste Internationale (UCI) envisageait de disqualifier le leader des Émirats arabes unis et son équipe. Une information démentie par l’UCI dans les colonnes de nos confrères de L’équipe . « Pas de problème avec ce truc de maillot. Aucune réglementation n’a été violée. Il n’a jamais été question de disqualifier Pogacar., a-t-elle déclaré au quotidien sportif français. Une belle « fausse information » venue tout droit d’Australie.