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« Plutôt que d’augmenter les impôts, économisons de l’argent en éliminant tous ces organismes parasites »

« Plutôt que d’augmenter les impôts, économisons de l’argent en éliminant tous ces organismes parasites »

FIGAROVOX/TRIBUNE – Le député (DR) Philippe Juvin, membre de la Commission des Finances, propose des solutions concrètes pour réduire les dépenses de l’Etat, notamment à travers la suppression de multiples organisations coûteuses, inefficaces ou redondantes.

Philippe Juvin est député (droite républicaine) des Hauts-de-Seine, membre de la commission des Finances.


Le gouvernement veut donc augmenter les impôts »temporairement et de manière ciblée« . Cette précision laisse perplexe quand on sait que tout impôt ou droit »temporaire et ciblé» a la fâcheuse tendance à perdurer et à se propager. La TVA initiale ne concernait que les grandes entreprises, la vignette automobile a duré 50 ans, la CSG est passée de 1,1 % en 1991 à 9,2 % et son champ d’application s’est généralisé, la CRDS a dû s’éteindre en 2024…

Ce réflexe d’augmenter les impôts pour réduire les déficits est une paresse bien française qui évite de se poser la question clé : pourquoi l’État coûte-t-il autant ? Et qui ne sait qu’en France, championne mondiale de la fiscalité, tout nouveau prélèvement nuit à la compétitivité, détruit des emplois et alimente le mécontentement social. La baisse des charges sur les entreprises avait renforcé l’attractivité du pays : l’annonce du gouvernement pourrait l’affaiblir.

Pourrait-on redresser nos comptes sans augmenter les impôts ? Certains voisins ont réduit et rendu plus efficace la dépense publique, débureaucratisé, libéré les collectivités locales et les acteurs économiques, sociaux et associatifs, lutté contre la fraude, réformé le financement des retraites, adopté une règle d’or, augmenté la productivité ou se sont dotés de fonds souverains… Et nous ? Rien de tout cela.

A ces mesures qu’il faudrait appliquer, on pourrait aussi ajouter une réduction vigoureuse du train de vie de l’État, par exemple à travers l’élimination de multiples organisations coûteuses, inefficaces ou en double, lorsqu’elles ne sont pas aussi une source de revenus pour les réinstallés de la République. Prises une à une, ces structures ne sont pas si chères que ça. Mais notre déficit est la somme d’une multitude de « petites » dépenses inutiles et les Français n’acceptent plus qu’on fasse la fête avec leur argent. La suppression du Conseil économique, social et environnemental (CESE) se justifierait par la faible valeur ajoutée de ses travaux et par le fait qu’il ne joue pas son rôle d’interface avec le citoyen. Cette décision nécessiterait cependant une réforme constitutionnelle impossible à mener faute de majorité. Pour surmonter la difficulté, je proposerai de supprimer les crédits du CESE dans la loi de finances et de fixer à zéro le nombre de ses membres… Économies réalisées : 46 millions.

Réduire le déficit est avant tout une question d’état d’esprit : plus d’impôts, juste moins de dépenses, et des dépenses utiles.

Philippe Juvin

D’autres organismes dont la disparition ne changerait pas la vie des Français pourraient être remplacés par des services de leurs ministères de tutelle ou simplement supprimés par simple loi ou décret. Citons, de manière non exhaustive : la Commission nationale de négociation collective maritime, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, Les entreprises s’impliquent, le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation, le Conseil scientifique des processus de radicalisation, le Commerce. Commission consultative, le Conseil consultatif pour la gestion du corps des administrateurs des postes et télécommunications, la Commission consultative de la police municipale, la Commission consultative pour l’évaluation des charges ;

La Commission nationale consultative pour la prévention des violences lors des manifestations sportives, la Commission nationale des experts automobiles, la Commission de désignation des agents du service fiscal des catégories A et B habilités à mener des enquêtes judiciaires, le Conseil supérieur de l’enseignement des transports routiers, l’Interministériel Commission de contrôle du Salon international de l’aéronautique et de l’espace, la Commission nationale de conciliation des conflits collectifs du travail, le Conseil pour l’insertion dans l’emploi, la Commission historique des ministères chargés de la jeunesse et des sports, le Conseil national de l’orientation scientifique, technique et industrielle. Culture, le Conseil Stratégique de la Recherche, le Comité National de Gestion des Risques Forestiers, la Commission Nationale des Enseignants-Chercheurs relevant du Ministère chargé de l’agriculture, le Conseil Supérieur de la Forêt et du Bois ;

L’Observatoire des espaces naturels, agricoles et forestiers, le Comité d’experts en gestion adaptative, le Comité de l’environnement polaire, le Comité des usagers du réseau routier national, la Commission consultative pour la délivrance du certificat de capacité professionnelle à l’exercice du profession de transporteur public de marchandises par bateau de navigation intérieure, le Comité d’histoire de la politique de la ville, la Commission centrale de sécurité, la Commission interministérielle d’aide à la localisation des activités, la Commission nationale consultative de la faune captive, la Commission nationale d’indemnisation pour les dommages causés par la chasse, la Commission nationale des sanctions administratives, le Conseil national de la chasse et de la faune sauvage, le Conseil supérieur de l’aviation civile, la Commission consultative du Musée national Fernand Léger, la Commission d’agrément pour l’institution d’une garantie de l’État ;

La Commission de conciliation pour le droit d’exploiter les œuvres des journalistes, la Commission de juste rémunération, la Commission de médiation relative à la taxe sur les spectacles, le Conseil national des villes et pays d’art et d’histoire, la Commission de normalisation des données sociales déclaratives, la Commission de sélection des les laboratoires de biologie de référence, la Commission consultative de surveillance des essais nucléaires, la Commission chargée d’évaluer l’aptitude à exercer les fonctions d’inspecteur général ou de contrôleur général, les Agences régionales de développement économique, l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail, le Centre Inffo, le Agence française de développement et de promotion de l’agriculture biologique, Plateforme Inclusion, Observatoire français des drogues et des tendances addictives, Centre National de la Musique… Dans le même temps, les agences dotées de ressources propres comme Atout France ne devraient plus être subventionnées.

L’argent public vient des poches des Français. La suppression de ces quelques agences d’État (il y en a sans doute beaucoup plus) permettrait d’économiser au moins 550 millions de dollars chaque année, sans compter qu’une fois supprimées, elles cesseraient de produire des normes elles-mêmes coûteuses. Réduire le déficit est avant tout une question d’état d’esprit : plus d’impôts, juste moins de dépenses, et des dépenses utiles.

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