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plusieurs millions d’euros nécessaires pour restaurer la Bonne Mère

plusieurs millions d’euros nécessaires pour restaurer la Bonne Mère

Le diocèse de Marseille lance un vaste appel aux dons pour couvrir les 2 470 000 euros nécessaires à la restauration de Notre-Dame de la Garde, et notamment la dorure de la statue de la Bonne Mère.

Le Figaro Marseille

C’est à la fois un repère et un symbole, un aboutissement et une œuvre majestueuse qui inspire la fierté des Marseillais. Tel un phare dans la ville, la gigantesque statue de la Vierge à l’Enfant mesurant plus de 11 mètres se dresse sur une colline au-dessus de la cité marseillaise depuis près de trois siècles.

Mais la Bonne Mère n’est plus jeune. Et un jour, si rien n’est fait, la météo et les années auront raison de sa peau dorée qui a fait sa renommée. C’est du moins la crainte du diocèse de Marseille, alors que la dernière dorure de la célèbre statue date de 1989 et a nécessité pas moins de 30 000 feuilles d’or de qualité 23,5 carats, pour un poids total de 510 grammes. Ainsi, comme tous les trente ans depuis 1887, le diocèse a décidé de restaurer une nouvelle fois la Bonne Mère, en lançant un vaste chantier dès septembre prochain et jusqu’en juin 2025.

« C’est plein de petits points, s’alarme le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille. Alors, après, de loin, on dirait qu’elle a des taches de rousseur. Mais nous verrons que ce n’est pas ça. Cela doit également être fait pour la solidité. Et il faut le faire pour les Marseillais de demain. Dans cinquante ans, nous ne serons pas là pour voir si ça tient encore.»

Dorure depuis cinquante ans

« Nous allons faire la dorure en milieu confiné, explique Xavier David, architecte en charge des travaux. Nous mettons en place un échafaudage et une caisse en fer que nous recouvrirons d’une couche de thermo-bâche pour être à l’abri de l’air, donc de la pollution urbaine et de la pollution maritime, ce qui nous permettra de faire des travaux. très soigné et une dorure qui durera plus de 35 ans. C’est ce que m’assurent les doreurs avec qui je suis en contact. Nous devrions ainsi arriver, je l’espère, à cinquante ans avant la prochaine dorure.

En plus d’une sérieuse splendeur par une équipe de cinq à six doreurs, la Bonne Mère bénéficiera d’une restauration en profondeur. « On en profite aussi pour regarder ce qu’il y a sous les dorures, précise l’architecte. Dans ce cas, il s’agit du cuivre. Il s’agit en fait de la plus grande statue au monde réalisée par la technique de la galvanoplastie. Sous le cuivre se trouve une bonne couche de goudron. Elle va bien. Mais ce qui est important, c’est la structure métallique.

Ce métal du XIXème siècle est très sensible à la corrosion. « Nous avons beaucoup de travaux de consolidation, enlèvement intérieur du plomb pour le métal, confirme Xavier David. Et puis le métal est sournois car caché au cœur de la pierre. Des ceintures invisibles font le tour du campanile. Et lorsque ces ceintures métalliques commencent à rouiller, la pierre se brise. »

Les embruns marins en cause

Mais le travail ne s’arrête pas là. « La pierre elle-même est de bonne qualité et solide, poursuit l’architecte. Mais à l’intérieur, comme il est balayé par le vent d’est et le mistral, on récupère pas mal d’embruns marins quand le mistral l’a arraché à la rade de Marseille. Et nous récupérons le sel à l’intérieur du campanile”.

Pour financer ces travaux colossaux, le diocèse de Marseille lance une campagne de dons participatifs d’un montant total de 2 470 000 euros, dont 1 300 000 euros seront consacrés aux dorures et à la structure de la Bonne Mère. Près de 670 000 euros seront consacrés à la restauration de la basilique et de ses brûleurs, 350 000 euros pour le clocher et 150 000 euros pour la terrasse des anges, un espace juste en dessous du clocher surmonté de plusieurs statues angéliques qui inquiètent.

« Il faut bloquer la lente dégradation des anges, dit Xavier David. En fait, aujourd’hui, c’est comme s’ils fondaient. Il ne reste qu’une seule aile où les plumes de l’ange sont encore lisibles alors que toutes les plumes des autres anges sont complètement érodées.. « Pour les anges, ça va craquer si on ne fait rien »abonde Mgr Aveline.

Site Internet et parrainage

Un site Internet, www.jesoutienslabonnemere.com, a été créé par le diocèse pour les dons. L’association diocésaine de Marseille se dit prête à recevoir une aide par chèque pour restaurer le monument, qui attire plus de deux millions de visiteurs chaque année et restera ouvert pendant les travaux. En effet, si elle postulera prochainement pour la région Paca pour l’émission Le monument préféré des Français , La Bonne Mère n’est pas classée monument historique, par choix du diocèse, et ne bénéficie donc pas d’aides spécifiques pour sa restauration.

En complément de cette campagne participative, le diocèse offre la possibilité aux commerçants partenaires de proposer à leurs clients d’arrondir leurs factures et de payer le surplus pour la restauration de Notre-Dame de la Garde. La basilique compte également s’appuyer sur son panel de mécènes, à commencer par le CMA CGM qui a indiqué qu’il serait partenaire de ce projet. Et pour l’instant, aucun appel à subventions aux communautés n’a été lancé par le diocèse.

« Un ex-voto en forme de cœur regroupera tous les noms des mécènes et donateurs, d’un euro à illimité», annonce Édouard Detaille, responsable du mécénat au sein du diocèse de Marseille. « Nous sommes très optimistes, même si cela reste une somme importante que le diocèse ne peut de toute façon pas supporter » il continue. Lors de la précédente campagne de restauration de Notre-Dame de la Garde entre 2012 et 2014, cinq millions d’euros avaient été récoltés pour réhabiliter la Bonne Mère.

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