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Plusieurs attaques de bovins signalées à Seyne-les-Alpes, soupçon de loup

Les éleveurs de bovins de la vallée de la Seyne-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence) sont inquiets et en colère après plusieurs attaques ces dernières semaines attribuées aux loups.

Le loup serait-il à l’origine de plusieurs attaques de bovins autour de Seyne-les-Alpes ? C’est la question que se posent et l’hypothèse émise par de nombreux éleveurs de la vallée.

Ces dernières semaines, plusieurs attaques sur des troupeaux de vaches ont été constatées à Seyne et jusqu’au Vernet. Face à cette situation, les éleveurs se sentent démunis.

« Nous les emmenons à l’abattoir »

Jean-Claude Boudouard, éleveur à Montclar, dresse un sombre tableau : une de ses vaches et trois de ses veaux sont morts cet été. Pour lui, aucun doute : les loups sont responsables.

« Je suis allée les voir ce matin et comme d’habitude je suis partie avec la boule au ventre, on les emmène à la montagne pour qu’ils aient de la bonne herbe. Résultat, on les emmène à l’abattoir et elle souffre autant que moi », a déclaré l’éleveuse sur BFM DICI.

Selon lui, le loup est dans la région depuis une dizaine d’années. Cet automne, l’éleveur ramènera ses animaux à l’étable plus rapidement.

Il se pose beaucoup de questions sur la suite des événements, car avec un troupeau d’une vingtaine de vaches, les dégâts subis ne sont pas négligeables.

Plusieurs loups ?

A quelques kilomètres de là, sur les hauteurs de Seyne-les-Alpes, Romain Ferrand vit la même situation. Ce lundi matin, il revient dans sa ferme avec une nouvelle carcasse. Là aussi, le loup est probablement en cause.

« Il est très caractéristique pour les loups de passer par le dos pour atteindre les entrailles », explique-t-il, en montrant ce qui reste d’un veau âgé de seulement trois jours.

Avec les troupeaux de bovins, les chiens de protection ne sont pas envisagés. Si les vaches peuvent souvent se défendre, les conséquences de la présence du loup ne sont pas négligeables. D’autant que selon lui, il n’y a pas qu’un seul loup qui rôde autour de sa ferme, mais plusieurs.

Les vaches « se défendent, mais elles sont stressées donc cela crée des problèmes comme l’avortement, mais ce qui m’inquiète aussi ce sont les promeneurs qui sont en danger car un troupeau de vaches qui charge pour se défendre ou défendre son veau, on ne peut rien y faire, il n’y a aucune chance de survie », assure l’éleveur.

Aujourd’hui encore, les attaques sur les veaux ou les conséquences qu’elles entraînent sont difficiles à reconnaître et mal indemnisées.

Les éleveurs demandent l’aide de l’État

Actuellement, les éleveurs cherchent des solutions face à la prédation. « On se passerait volontiers du loup, s’il y en a, c’est ok, mais il faut que le système de comptage soit opérationnel car on nous ment sur les chiffres, c’est sûr. On est sur le terrain et par rapport à ce qu’on nous dit et à la quantité qu’on voit, il y a un monde de différence », estime Romain Ferrand.

« Il faut laisser les chasseurs de loups sortir davantage, mais il faut que l’État prenne ses responsabilités. Il faut non seulement réglementer, mais dans nos départements, il faut même réduire la population », estime l’éleveur.

Les éleveurs espèrent et attendent des solutions fortes de la part de l’État pour pouvoir continuer leur profession de plus en plus menacée.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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