« C’est comme passer à la dernière génération de télévision. On sent que l’image est plus belle, et pour rien au monde on ne voudrait y retourner. » C’est de cette manière très pédagogique que le docteur Damien Momboisse, chef du service d’imagerie moléculaire et de médecine nucléaire à l’hôpital d’Agen-Nérac, décrypte ce nouvel équipement de pointe : un tomographe à émission de positons (TEP) numérique. Alors bien sûr, il faut être un spécialiste pour distinguer une ancienne image d’une nouvelle. Mais les professionnels ne s’y trompent pas. « Ce saut technologique garantit un diagnostic plus précoce des maladies ou des récidives. »
Un service clé dans le diagnostic et le traitement des cancers, entre autres. Il s’agit d’injecter du fluorodésoxyglucose, un produit contenant du sucre, qui s’agglutine autour des tumeurs. « Grâce à cette technique, couplée à un scanner, nous avons une position très fine de la tumeur », explique le médecin.
« Montée du pouvoir »
Tomographe à émission de positons (TEP), l’hôpital d’Agen en est équipé depuis 2017. Celui-ci, en service depuis fin août, propose une technologie numérique qui permet une lecture plus fluide, « car l’image est directement interprétable. Et en couleur. Un gain de temps considérable pour l’équipe. Actuellement, 22 personnes utilisent cette machine chaque jour. « Nous prenons de l’ampleur. »
Ce qui ralentit l’arrivée de nouveaux patients, comme c’est souvent le cas dans le système de santé, ce sont les professionnels. Ici, il s’agit de personnes capables de manipuler un tel matériel. Cela dit, l’équipe s’est enrichie d’un nouveau jeune médecin, arrivé en début de semaine. « Un tel équipement favorise l’attractivité », ajoute le docteur Momboisse. Une équipe relativement jeune donc, « et des recrutements en cours ».
Cet équipement, qui nécessite un investissement de 3 millions d’euros, est le premier de sa génération dans le Lot-et-Garonne. « Nous sommes les seuls dans le département à en avoir un. Nous sommes la première station d’une population bien plus importante que le département. » Avec une qualité égale à ce qui se fait à Bordeaux, Toulouse ou Montauban. « Au total, 15 % de nos patients viennent des départements limitrophes. »
Les bénéfices de ces équipements constituent un véritable enjeu de santé publique. C’est pourquoi ces investissements sont rendus possibles. « Il n’y a pas que le diagnostic, plus détaillé, et on va même jusqu’à l’évaluation thérapeutique des traitements. » Même si le mot est parfois froid, « la médecine nucléaire, que l’on préfère qualifier de métabolique, fait aujourd’hui partie intégrante des soins multidisciplinaires en oncologie ».
C’est un gain de chance pour chacun. Mais aussi pour la société dans son ensemble. « Moins de produits, plus précis, des diagnostics plus précoces, donc des hospitalisations plus courtes et de meilleures chances de guérison », argumente encore le docteur Momboisse. En oncologie, mais aussi pour le suivi des maladies inflammatoires ou infectieuses.