Plus efficace qu’un ventilateur mais moins énergivore qu’un climatiseur, ce prototype promet de nous rafraîchir
C’est désormais officiel : l’été 2024 est le troisième été consécutif en France avec des températures supérieures aux normales (BFMTV avec AFP, dimanche 2 septembre). Pourtant, lorsque les solutions pour rafraîchir naturellement une pièce ne suffisent plus, la tentation est grande de se tourner vers la climatisation – la « climatisation », pour faire court.
Mais lorsque nous appuyons sur le bouton ON, notre soulagement s’accompagne du sentiment désagréable de contribuer au problème, puisque les émissions provenant de la réfrigération et de la climatisation représentent désormais 7 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre – et devraient doubler d’ici 2030, voire tripler d’ici 2050 (Programme des Nations Unies pour l’environnement, 2023).
Des scientifiques chinois se sont alors mis à la recherche d’une solution plus écologique pour lutter contre la chaleur. Leur prototype « dispositif de gestion thermique personnalisé » utilise ainsi un dissipateur thermique pour refroidir l’air, qui est ensuite diffusé vers l’utilisateur à partir d’une surface ultra-froide (Cell Reports Physical Science, 3 septembre 2024).
220 watts par mètre carré de puissance de refroidissement
Les plus aguerris auront reconnu, dans cette description succincte, un système de « refroidissement par rayonnement ». Et donc ils se demanderont où est la nouveauté. Les auteurs de l’étude assurent que les dispositifs précédents basés sur ce procédé n’étaient pas « pas assez puissant »et qu’ils étaient gênés par la condensation qui se formait sur les panneaux de refroidissement.
Le nouveau modèle a cependant plus que triplé la puissance de refroidissement disponible, atteignant 220 watts par mètre carré, selon l’étude. Une double couche de plastique sur le panneau de refroidissement empêche également la condensation de s’y déposer.
Lors de tests sur une peau artificielle, des scientifiques de l’Université des sciences et technologies de Hong Kong ont découvert que leur dispositif pouvait réduire la température de la peau de 7,3°C. Et ce, tout en consommant environ la moitié de l’énergie qu’un système de climatisation standard utiliserait pour refroidir un bâtiment en été, comparent-ils.
Le système permettrait également de surmonter d’autres problèmes liés à la climatisation, notamment la propagation potentielle de polluants et de maladies en suspension dans l’air, ainsi que le bruit. Comme pour tout prototype, la faisabilité d’un éventuel déploiement à grande échelle reste à démontrer.
GrP1