Une hausse inquiétante des factures d’énergie impayées
Olivier Challan Belval, le Médiateur national de l’énergie, souligne dans son communiqué la gravité de la situation. « En 2023, 1 000 908 interventions pour impayés ont été mises en œuvre. L’augmentation du nombre d’interventions demandées par les fournisseurs suite à des factures impayées est 3% par rapport à 2022 et même 49% par rapport à 2019 ! », peut-on y lire. La crise financière imminente pousse de plus en plus de ménages vers la précarité énergétique.
L’augmentation des interventions s’accompagne d’une évolution des méthodes de récupération. Moins de coupures directes, plus de limitations d’énergie : les fournisseurs s’adaptent, poussés par les évolutions réglementaires et les pressions sociales, dans le but de maintenir un accès minimal à l’énergie. En 2023, il y a eu 735.596 limitations de puissance électrique, en hausse de 15% par rapport à 2022, et 265.312 coupures d’électricité ou de gaz, en baisse de 18% par rapport à 2022, rapporte le communiqué.
Mettre en œuvre des solutions plus humaines
Malgré de nouvelles approches, les chiffres restent sombres : 178 000 coupures d’électricité et environ 87 300 coupures de gaz ont été réalisées, soit plus du quart des interventions. Cela témoigne non seulement des difficultés financières des ménages, mais aussi d’un besoin croissant de réformes dans la gestion des dettes énergétiques.
Olivier Challan Belval appelle à un changement radical : une interdiction totale des coupures d’électricité pour non-paiement. Actuellement, les coupures ne sont interdites que pendant la trêve hivernale, soit du 1er novembre au 31 mars. Plutôt que de couper l’accès, il suggère de limiter la puissance disponible, assurant ainsi un approvisionnement continu, mais contrôlé, en énergie. Cela représente un pas vers la dignité humaine et la reconnaissance du besoin fondamental d’accès à l’énergie.
