Alors que la crise perdure en Nouvelle-Calédonie, les émeutes ont laissé des traces à Nouméa et dans la banlieue. Mi-septembre, la vie a repris mais les ruines demeurent. NC la 1ère a sillonné l’agglomération de Nouméa pour immortaliser en photos les séquelles des violences.
A l’aube du 24 septembre, il était temps de démolir les cendres des bâtiments. Un paysage de désolation que le territoire n’a jamais connu.
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La violence sans précédent a laissé des traces, mais de nombreux chefs d’entreprise vont de l’avant. Ils ont commencé à démolir leurs locaux incendiés pour reconstruire ailleurs ou au même endroit.
Ici à Ducos, un quartier de Nouméa durement touché par les incendies lors des atrocités.
Le 16 mai, quatre jours après le début des atrocités, plus de 80 % du réseau de distribution (magasins, entrepôts, grossistes) de Nouméa étaient «anéanti« . Ici en Normandie, dans une zone industrielle de Nouméa.
Au Pont-des-Français, l’odeur des chambres froides de ce centre commercial persiste.
A Montravel, l’entreprise agroalimentaire Le Froid a pris feu dès le premier jour des atrocités.
Bien que les tensions se soient apaisées depuis la mi-juillet, le sud de la Grande Terre reste toujours inaccessible par la route, la RP1 qui passe devant Saint-Louis. Les habitants du sud du Mont-Dore sont obligés de prendre des navettes maritimes pour se rendre à Nouméa ou de l’autre côté de leur commune. Il en va de même pour la population de Yaté.
Jeudi 19 septembre, cette route a été le théâtre d’affrontements entre la police et un groupe de personnes de la tribu. Deux hommes sont morts.
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Tous les habitants retournent à la tribu et leurs sacs sont fouillés.
L’église Saint-Louis a brûlé en juillet.
Après la mort des deux hommes à Saint-Louis, les violences ont repris dans plusieurs quartiers du Grand Nouméa, notamment dans les tours Magenta. De nombreuses explosions ont été entendues dans la soirée.
Dans ce quartier de Magenta, la structure d’escalade a été ciblée dès le deuxième jour des émeutes.
Quatre mois après le début des émeutes, à côté du siège de l’Union calédonienne situé près de la plage Magenta, un barrage indépendantiste est toujours en place. Les drapeaux aux couleurs de Kanaky sont toujours présents dans le Grand Nouméa, tout comme les drapeaux français érigés sur les barrages non indépendantistes.
A La Conception, au Mont-Dore, un foyer de mobilisation indépendantiste subsiste également, et les affrontements avec les forces de l’ordre sont réguliers dans ce secteur.
Les tags indépendantistes sont omniprésents dans le Grand Nouméa.
Après les vacances scolaires de juin, les établissements scolaires ont commencé à accueillir à nouveau des élèves. Cependant, de nombreux établissements scolaires, collèges et lycées, ont été endommagés par le feu, saccagés et pillés. Ils n’ont pas pu rouvrir. C’est le cas par exemple du lycée Petro-Attiti à Rivière-Salée (Nouméa) ou du complexe scolaire Jacarandas-de Greslan à Dumbéa.
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Voici l’école maternelle Les Pervenches, aux Portes-de-Fer, à Nouméa, victime des exactions.
Et le bâtiment des tenues communes destinées aux écoliers de la province Sud a été pillé et incendié. Il est situé dans le quartier de Magenta, à Nouméa.
Déjà en juillet, les dégâts, colossaux depuis le début de la crise, étaient estimés par le gouvernement calédonien à 225 milliards de francs. L’heure est désormais à la reconstruction pour relancer la Calédonie.
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Ici, le centre commercial Kenu-in de Dumbéa et ses environs, désormais déserts et fermés à l’accès, sauf aux riverains.
Pour le 24 septembre, six mille membres des forces de l’ordre sont déployés. Les rassemblements et la vente d’alcool restent interdits. Le couvre-feu est renforcé. L’objectif est de faire en sorte que le 13 mai ne se reproduise plus.