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Arrêt maladie : plus de jours d’attente ? Qu’est-ce que cela signifierait si vous tombiez malade
SANTÉ – Le gouvernement n’a pas fini de chercher des moyens de mettre de l’argent de côté, alors que le déficit public vient de devenir incontrôlable. Mais malgré ce contexte, l’ancien ministre devenu porte-parole de la majorité pour les élections européennes Clément Beaune a exhorté la majorité à ne pas « Organisez chaque jour le concours Lépine des mesures d’économies » ce qui pourrait rendre vulnérables les plus vulnérables. Et ce dimanche 31 mars, il s’est notamment dit défavorable à l’allongement du délai de carence pour les salariés du privé.
« Le jour de carence est un paramètre qui a souvent été allongé ou réduit. Je pense que c’est quelque chose auquel nous ne devrions pas revenir.a prévenu Clément Beaune. « C’est important de le garder tel quel »a-t-il ajouté, en réaction à la publication d’un article de La Tribune dimanche assurant que le gouvernement envisageait d’activer ce levier pour faire des économies.
Mais quelle est cette échéance et qu’est-ce qu’elle changerait concrètement pour ces salariés ? HuffPost faire le point.
Jusqu’à six jours d’attente
Actuellement, lorsqu’un salarié du privé est en arrêt maladie, il a droit à trois jours d’attente. C’est-à-dire qu’il doit attendre le quatrième jour pour commencer à percevoir les indemnités de sécurité sociale. Ces trois premiers jours sont souvent pris en charge par les employeurs, notamment dans les grandes entreprises.
Mais aujourd’hui, dans sa volonté de réduire les dépenses de la Sécurité sociale, le gouvernement réfléchit à ajouter un, deux, voire trois jours de carence. Ceci considérant que de toute façon, pour le salarié, cela ne changerait pas grand chose puisque c’est son entreprise qui compense ces fameuses journées. Ainsi, selon La Tribune dimanchecela permettrait au gouvernement d’économiser un milliard d’euros par an.
Une alternative 100% défavorable aux salariés
Selon La Tribune dimanchequi cite des sources gouvernementales, cette solution aurait « l’avantage de restaurer une forme d’équité avec la fonction publique », puisque les agents de ces derniers n’ont qu’un jour d’absence, jamais indemnisé, lorsqu’ils sont en arrêt maladie.
Mais concrètement, l’idée est loin d’enthousiasmer les entreprises qui voient d’un très mauvais oeil cet éventuel transfert de charges.
Dans le cas d’un allongement du délai, les patrons ont donc proposé une autre solution qui leur est bien plus avantageuse : le « déficiences de l’ordre public « . Ce sont des jours d’attente qui » personne ne rembourse », explique à franceinfo Eric Chevée, vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) en charge des affaires sociales.
Une solution 100% défavorable aux salariés, qui ne seraient donc pas indemnisés pendant plusieurs jours, que ce soit par l’Assurance Maladie ou par l’employeur. Eric Chevée y voit une manière de « responsabiliser les acteurs sur le sujet » et de mettre un terme au « arrêts de travail de confort » dans les entreprises françaises.
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