plus de 5 200 personnes déplacées d’Île-de-France vers d’autres régions
Un collectif d’associations solidaires dénonce dans un rapport « l’épuration sociale » mise en place depuis 18 mois pour les Jeux olympiques et paralympiques et fustige «intensification » expulsions.
Depuis la mise en place du dispositif régional d’accueil temporaire en avril 2023, dans la perspective des Jeux olympiques, plus de 5 224 personnes ont été déplacées d’Île-de-France vers d’autres régions, selon un chiffre de la préfecture d’Île-de-France. de-France à laquelle Franceinfo a eu accès. Plus précisément, pas moins de 3 958 personnes ont été expulsées l’an dernier, avant les 1 266 autres depuis début 2024. Ce lundi 3 juin, le collectif Le Revers de la Médaille a rendu public un rapport sur les expulsions de personnes, migrantes ou non, déplacés au cours des 18 derniers mois. Selon ce consortium regroupant plus de 80 associations de solidarité, l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques conduit à « intensification » de la « expulsions des camps de rue d’exilés ».
12 545 personnes en situation précaire ont été expulsions en Île-de-France du 1er mai 2023 au 30 avril 2024. Cela équivaut à environ 3 500 personnes de plus qu’il y a deux ans, évincées de leurs squats, bidonvilles ou campements. Il s’agit d’une hausse de 38,5% selon les chiffres de l’Observatoire des expulsions des espaces de vie informels. « C’est énorme et cela montre de manière documentée le nettoyage social avant les JO »commente le porte-parole du collectif et coordonnateur chez Médecins du monde Paul Alauzy.
Le collectif a compté « 16 opérations en quatre mois à fin 2023, soit la moitié des expulsions de l’année et 26 opérations sur les cinq premiers mois de 2024, soit presque autant que pour l’ensemble de 2022 ». Il est également possible de constater cette tendance en regardant le nombre d’arrêtés préfectoraux, qui a drastiquement augmenté »depuis février 2024 ». Les associations affirment que seules deux expulsions étaient liées à un arrêté préfectoral entre mai 2021 et janvier 2024, mais que ce chiffre est désormais passé à huit pour les seuls quatre mois de février à mai 2024.
« Ltu es plus fragile »
Le regroupement d’associations signale un «nettoyage social » contre les populations les plus vulnérables. Il dénonce également l’action des autorités franciliennes, qui dispersent ces populations précaires dans l’espace public pour éviter « des installations d’habitat informel qui seraient trop visibles ». Par ailleurs, Le Revers de la Médaille craint que «périmètres et dispositifs de sécurité » ainsi que l’important présence policière ne contribuent pas à faire un espace public « de plus en plus inhospitalier » pour les personnes en situation de grande précarité, et pour certaines en situation irrégulière.
Selon le rapport, des opérations du même type ont eu lieu en dehors de la région parisienne, puisque certains événements sont prévus dans d’autres villes de France et la flamme olympique traverse plusieurs départements. L’Observatoire des expulsions des lieux de vie informels donne deux exemples : le démantèlement fin mars à Bordeaux d’un bidonville habité par près de 500 personnes et l’expulsion à Lille mi-mai du campement irrégulier du Parc Matisse, regroupant 60 personnes. personnes.
Avec ce rapport, le collectif réclame une solide « plan de prise en charge des personnes en situation précaire » avant et pendant les Jeux. Le Revers de la Médaille demande notamment que les associations et les équipes de maraudeurs travaillent ensemble pour que des lignes directrices concertées et adaptées soient élaborées à chaque situation. Il demande au «création nette de 20 000 places d’hébergement » sur tout le territoire national, y compris « au moins 7 000 en Île-de-France ». Selon nos confrères de Franceinfo, le collectif n’exclut pas des actions lors des épreuves olympiques.