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Plus de 47 000 personnes sont mortes à cause de la chaleur en Europe en 2023

Des personnes se protègent de la chaleur sous des couvertures de survie lors d'un concert à Chambord (Loir-et-Cher), le 8 septembre 2023.

La canicule est de retour en France. Alors que la deuxième vague de chaleur de l’été atteint son pic lundi 12 août, Météo France a placé une quarantaine de départements en alerte orange, appelant la population à se protéger d’une éventuelle hyperthermie ou d’un coup de chaleur. Si cette canicule n’est pas exceptionnelle par son intensité ou sa durée, les étés précédents ont montré que chaque hausse prolongée des températures provoque des décès, notamment chez les personnes âgées.

En 2023, 47 312 personnes sont mortes à cause de la chaleur en Europe entre juin et septembre, selon une étude publiée lundi dans la revue Médecine naturelleIl s’agit de la deuxième année la plus meurtrière depuis 2015, puisqu’en 2022, près de 62 000 personnes sont mortes lors des canicules estivales. Si l’été 2023 a été le plus chaud jamais enregistré à l’échelle mondiale, il n’a été que le cinquième plus chaud en Europe, où l’été 2022 reste à ce jour celui marqué par les plus grandes canicules. « Les 57,5% de mortalité due à la chaleur en 2023 sont imputables à deux épisodes survenus mi-juillet, entre le 10 et le 23, et fin août, entre le 14 et le 27. »déclare Elisa Gallo, chercheuse postdoctorale italienne à l’Institut de santé mondiale de Barcelone (ISGlobal) et première auteure de l’étude.

L’équipe de recherche d’ISGlobal, qui a mené son étude dans trente-cinq pays européens comptant 543 millions d’habitants, a également observé que les taux de mortalité liés à la chaleur étaient, sans surprise, les plus élevés dans le sud de l’Europe, notamment en Grèce (393 décès par million d’habitants), en Bulgarie (229) et en Italie (209). En France, Santé publique France estime que les vagues de chaleur ont causé la mort de plus de 5 000 personnes en 2023 et près de 7 000 en 2022, soit des taux de mortalité compris entre 70 et 100 décès par million d’habitants.

Quatre domaines d’action

Les populations les plus à risque restent les personnes âgées, notamment celles de plus de 80 ans, et les femmes. Deux populations connues pour produire moins de sueur, principal mécanisme permettant au corps de se refroidir en drainant la chaleur produite par les muscles vers l’extérieur du corps.

Mais l’augmentation de cette charge thermique n’est pas inexorable, malgré l’impact toujours plus grandissant du réchauffement climatique. Des chercheurs espagnols ont analysé ce qui se serait passé si les températures de l’été 2023 s’étaient produites pendant la période 2000-2004, marquée par la canicule extrême de 2003. Résultat : dans un tel scénario, le nombre de décès aurait été 80 % plus élevé dans la population générale, et deux fois plus élevé chez les personnes de plus de 80 ans. Des données qui montrent l’impact très positif des mesures d’adaptation prises depuis vingt ans et de la prise de conscience des autorités sanitaires après le massacre de 2003, où plus de 15 000 personnes étaient mortes en quinze jours en France.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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