Plus de 40 ans après la mort du ministre du Travail, un nouveau témoignage relance l’enquête
Un témoin affirme avoir assisté à une conversation qui appuie la thèse selon laquelle le ministre du Travail a été assassiné en 1979 et relance les enquêtes selon France Inter.
Publié
Temps de lecture : 2 min
En 2022, alors que le parquet de Versailles avait requis un non-lieu et que les investigations sur l’affaire Boulin étaient sur le point d’être closes, un témoin s’est manifesté devant la justice, relançant les investigations, selon les informations de France Inter vendredi 6 septembre.
L’homme en question affirme avoir été témoin d’une conversation qui appuie la théorie selon laquelle le ministre du Travail a été assassiné. Selon lui, des membres du Service d’action civique (SAC) ont discuté « un accident »Son récit, recueilli par France Inter, est jugé suffisamment grave pour relancer l’enquête.
Dans les années 1970, ce témoin fréquente le club libertin du Roi René, dans les Yvelines. Il se lie d’amitié avec un homme qu’il identifie comme étant Pierre Debizet, chef du SAC, considéré comme la police officieuse du RPR. « Quelques jours après la mort du ministre, dit-il, il m’a invité à prendre une coupe de champagne à sa table. »Il affirme que deux membres du SAC étaient présents : « Ils m’ont été présentés comme ça ».
Sur place, les hommes « ils ont fait sauter le champagne pour avoir récupéré les dossiers compromettants, disaient-ils entre eux ». Toujours selon ce témoin, « Pierre Debizet n’était pas content et leur a dit ‘ouais mais vous l’avez tué (alors que) le patron, c’est-à-dire Pasqua, avait donné l’ordre de lui faire danser' ».
C’est à ce moment-là « Le chef du commando a dit à Debizet que c’était un accident, il a fait un arrêt cardiaque, il est mort dans nos bras et dans la panique nous l’avons jeté dans l’étang de Montfort-l’Amaury. »Le témoin dit que les hommes « n’a pas mentionné directement le nom de Boulin » mais qu’il a fait le lien « dans les jours qui ont suivi ».
Pour expliquer ces années de silence, il affirme que « Le club était protégé par le procureur de l’époque, qui dirigeait l’enquête sur l’affaire Boulin. La proximité de ce procureur avec des membres du SAC du même club m’a incité à l’époque à la plus grande prudence ».
Après plus de 40 ans de silence, ce témoin a été entendu à plusieurs reprises par la police au cours des deux dernières années, ainsi que par le juge d’instruction en charge du dossier. Il déclare aujourd’hui : « au crépuscule de (sa) vie ». Ce témoignage « (il) le devait à la famille Boulin ».
En 1979, Robert Boulin, ministre du Travail, est retrouvé mort dans un étang de la forêt de Rambouillet. Le gaulliste vient d’être accusé des conditions dans lesquelles il a acheté un terrain à Ramatuelle, dans le Var, dont il s’apprête à se défendre. La thèse officielle est qu’il s’est suicidé, ce que sa famille conteste depuis. Elle affirme qu’il a été assassiné. L’enquête a été rouverte en 2015, après une nouvelle plainte de la fille de Robert Boulin.