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plus de 150 anciens coursiers attaquent Frichti aux prud’hommes pour travail dissimulé

plus de 150 anciens coursiers attaquent Frichti aux prud’hommes pour travail dissimulé
Des chauffeurs-livreurs sans papiers de la société Frichti manifestent pour réclamer la régularisation de leur situation, le 8 juin 2020, à Paris.

« Le livreur n’était qu’une serpillère. Ils ont abusé de tout le monde, ils nous ont maltraitésrésume Sékou Fokolo, livreur à vélo sans papiers pour la société de livraison d’épicerie et de repas à domicile Frichti, entre 2021 et 2023. Nous devions parfois monter au sixième étage sans ascenseur pour livrer un pack d’eau ou de bière, et si nous refusions ou si le client se plaignait, nous étions menacés de suppression de notre compte. Cependant, lors des entretiens, on nous a dit que la limite était le troisième étage. »

Le 23 mai, un groupe important d’anciens coursiers Frichti, originaires pour la plupart d’Afrique subsaharienne comme M. Fokolo, ont exprimé leur déception et leur détermination devant les prud’hommes de Paris. Ce jour-là, une cinquantaine d’entre eux devaient ouvrir le bal à une vague de plus de 150 ex-livreurs indépendants, qui vont progressivement demander aux juges la reconnaissance de l’existence d’un contrat de travail dans le temps. « s’étendant de 2017 à 2023, et des dommages et intérêts pour licenciement abusif et emploi dissimulé.

Cette audience ayant été reportée au mois de décembre, la date du 4 juin marque le début officiel de ces litiges, avec cinq nouveaux plaignants. En revanche, c’est l’Agence de Garantie des Salaires qui opère la défense, car la start-up n’existe plus : elle a souffert de l’effondrement de l’écosystème salarial. « commerce rapide », qui promettait de livrer les courses en une vingtaine de minutes. Frichti fut en effet racheté successivement par Gorillas, puis par Getir, tous deux liquidés. A l’automne 2023, Frichti est racheté par La Belle Vie, qui conserve la marque et une partie des effectifs.

Faux numéro de sirène

Cette procédure fait suite à un premier groupe de 105 livreurs, qui s’en étaient pris à Frichti pour les mêmes raisons en 2020 et avaient conclu une transaction, à l’été 2022, pour une somme moyenne de 15 000 euros par personne. La seconde regroupe tous les livreurs arrivés plus tard dans la structure ou qui ont eu trop peur pour rejoindre la première vague. Ils décrivent tous leur  » recrutement «  par d’autres sans-papiers, au nom de Frichti, qui ferme alors les yeux sur leur statut. La plupart d’entre eux obtiennent alors un faux numéro Siren pour s’inscrire sur l’application : c’est le cas d’Adama Konaté, qui « je n’avais pas