Plus de 100 000 courses payantes par semaine : aux États-Unis, les robots-taxis se multiplient sur les routes
Détection à plus de 500 mètres
Les chiffres sont en hausse pour deux raisons. D’abord, le nombre de véhicules en circulation a augmenté. L’entreprise n’a jamais précisé combien il y en avait – il y en aurait plusieurs centaines, NBC évoquant 700 taxis en février. Le 19 août, l’entreprise a dévoilé ses taxis de sixième génération, avec plusieurs améliorations. Côté capteurs, la voiture est désormais équipée de 13 caméras, de quatre lidars, de six radars et d’un ensemble de récepteurs audio externes. Grâce à ces capteurs, le système est capable de « voir » les environs à 500 mètres, selon l’entreprise, même « en cas de chaleur extrême, de brouillard, de pluie et de grêle ».
Ensuite, Waymo élargit les zones couvertes. Fin juin, l’entreprise a décidé de ne plus réserver ses courses à une sélection de voyageurs de San Francisco, rendant ses véhicules accessibles à tous. Depuis l’été 2023, Waymo avait rendu son service payant à une poignée de testeurs, et 300 000 personnes s’étaient inscrites sur la liste d’attente. Désormais, chaque habitant de San Francisco peut utiliser ces taxis, à toute heure du jour ou de la nuit. Actuellement, il s’agit majoritairement de véhicules Jaguar.
Poursuite de l’expansion
Petit à petit, les zones couvertes s’élargissent. Au début du mois, Waymo annonçait la disponibilité de ses véhicules dans de nouveaux quartiers de San Francisco et Los Angeles. Aujourd’hui, 142 kilomètres carrés sont couverts dans la première ville, 205 dans la seconde et 816 en Arizona. A titre de comparaison, les robots-taxis du chinois Baidu sont déployés sur environ 3000 km² de la ville de Wuhan.
Avec sa topographie simple, ses rues droites et son climat stable, Phoenix est un terrain propice aux robots-taxis. En revanche, San Francisco « a une énorme densité de piétons, de cyclistes, de vélos électriques, de scooters, de collines », ainsi que du brouillard, a récemment déclaré Chris Ludwick, chef de produit chez Waymo, à Bloomberg. « C’est un véritable défi, et l’une des raisons pour lesquelles nous voulions nous déployer ici était de prouver aux gens que nous avons construit une technologie capable de gérer l’une des villes les plus difficiles d’Amérique du Nord. »
L’argument de la sécurité
Le défi semble pour l’instant en partie relevé : les véhicules Waymo n’ont jusqu’ici été impliqués que dans des incidents mineurs, contrairement à son concurrent Cruise (propriété de General Motors), qui a arrêté ses activités après un accident mortel. Mais on est encore loin d’un déploiement de masse. « Il y a eu beaucoup d’enthousiasme dans les années 2010 », a reconnu Chris Ludwick. « Puis la déception quand les gens ont dit que ces véhicules autonomes arriveraient en 2014, par exemple, et que ce n’était pas le cas. » Et même si l’intérêt pour ces véhicules a diminué, « nous avons fait de grands progrès et nous avons résolu un certain nombre de problèmes, puis nous nous sommes rendu compte qu’il y avait d’autres problèmes. Et nous les avons résolus », selon le dirigeant de Waymo.
Pour l’heure, l’entreprise mise largement sur l’argument de la sécurité pour promouvoir ses véhicules, citant de nombreuses études montrant que la conduite autonome est plus fiable que lorsqu’un humain est au volant. Et Google le croit : au début de l’été, elle a injecté 5 milliards de dollars dans Waymo, pour en faire « la première entreprise mondiale de technologie de conduite autonome ».