L’hôpital de Cahors a investi dans un nouvel échographe de dernière génération. L’équipement permet de réaliser des examens très précis de la prostate en cas de suspicion de cancer. Auparavant, les patients qui avaient besoin de cet examen devaient consulter l’oncopole de Toulouse.
C’est une petite révolution dans les couloirs de l’hôpital de Cahors. En juin 2023, les équipes ont reçu un nouvel échographe à la pointe de la technologie, le BK5000. Cet appareil, un écran sur support roulant, a été installé dans une salle d’opération. Il est équipé de cinq sondes, la plus petite pour les testicules, la plus grande pour l’abdomen. Le docteur Ahmed Mansouri, chef du service d’urologie, se frotte les mains : « C’est très intéressant pour nous car nous réalisons désormais des examens beaucoup plus précis. » Les patients qui soupçonnent un cancer de la prostate sont particulièrement inquiets.
« Grâce à ce nouvel équipement, nous réalisons une biopsie transpérinéale de la prostate avec fusion IRM. Cela signifie que lorsqu’une lésion est suspectée, nous utilisons cet outil pour la vérifier de manière beaucoup plus précise. qu’avant car les zones à inspecter sont désormais bien identifiées et visibles sur l’écran. Avant, on faisait cette opération à l’aveugle », explique l’urologue. La différence c’est aussi qu’avant, le chirurgien passait par le rectum avec une aiguille. Désormais Ensuite, elle traverse le périnée, ce qui limite considérablement les risques d’infection et de saignement.
Un examen de routine de 5 minutes
Sur l’écran, sur l’échographe, les zones étudiées sont délimitées par des couleurs : la prostate est entourée de bleu, la lésion suspecte est en violet. « Nous avons un système de classement sur 5 : à partir de 4, c’est une lésion suspecte et cancéreuse », ajoute le praticien. Le diagnostic posé au patient est également plus détaillé. Pas besoin pour lui de se rendre à l’oncopole de Toulouse où se trouvait alors l’échographe de ce type le plus proche. Comme auparavant, l’examen reste possible sous anesthésie locale ou générale.
Il a fallu plusieurs mois aux soignants pour maîtriser l’outil. « Il a fallu apprendre à gérer cette technique. Un entraîneur est venu nous accompagner pendant plusieurs jours. Alors qu’au début il fallait parfois plus d’une heure pour réaliser l’intervention, aujourd’hui nous la connaissons désormais, c’est une routine d’examen qui nous prend 5 minutes », précise le professionnel. Lui et les urologues de son service opèrent une dizaine de patients par semaine. Mais le matériel qui coûte entre 100 000 et 200 000 euros sert aussi à réaliser des échographies abdominales, des néphrostomies (pour examiner les reins) et des laparoscopies (pour examiner l’abdomen sans ouvrir l’estomac). « Nous couvrons l’ensemble de nos besoins chirurgicaux et en plus, nous sommes plus indépendants, nous n’avons plus besoin de faire appel à un radiologue lors de l’opération », résume le docteur Ahmed Mansouri. Le patient gagne également.