(BFM Bourse) – Le groupe chimique allemand a publié des résultats nettement inférieurs aux attentes au troisième trimestre et a revu à la baisse sa prévision d’Ebitda pour l’année en cours.
Bayer signe la grosse baisse du jour sur les marchés européens. Le groupe chimique allemand présent dans la santé, la pharmacie, les semences, les herbicides et les insecticides a chuté de 12% en début d’après-midi à Francfort, après la publication de ses résultats du troisième trimestre. L’action de la société affiche la plus forte baisse de l’indice DAX 40.
Bayer a clairement manqué le cadre au troisième trimestre et a été contraint d’abaisser ses objectifs pour l’année 2024.
De juillet à fin septembre, la société de Leverkusen a généré un chiffre d’affaires de 9,97 milliards d’euros, en baisse de 3,6% en données publiées sur un an et en hausse de 0,6% hors périmètre et effets de périmètre. devises. Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) hors éléments exceptionnels s’établit à 1,25 milliard d’euros, en baisse de 25% sur un an.
Selon un consensus cité par Stifel, les revenus ont été inférieurs aux attentes de 3% et l’Ebitda ajusté de 11%.
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Objectifs abaissés
« Le développement du marché agricole a été plus faible que prévu, notamment en Amérique latine, et l’entreprise continue également de faire face à une pression sur les prix dans le secteur de la protection des cultures », a expliqué Bill Anderson, le PDG de Bayer, cité dans le communiqué.
Bayer a en effet dû composer avec des revenus atones dans son segment agricole, qui a vu son chiffre d’affaires reculer de 3,6% hors devises et hors périmètre, à 3,986 milliards d’euros, soit 6% de moins que le consensus (4,25 milliards d’euros). Notamment, les ventes d’herbicides à base de glyphosate ont chuté de 19,1 %, ce qui n’a été que partiellement compensé par la croissance des insecticides et des fongicides.
La division pharmacie voit son chiffre d’affaires progresser de 2,3% hors effets de change et de périmètre, à 4,51 milliards d’euros. Bayer a vu les ventes de Xarelto, un anticoagulant, chuter de 23%, une baisse qui a été compensée par le bond des ventes de ses nouveaux médicaments comme Nubeqa (+83%), dans le traitement du cancer de la prostate et Kerendia (+96%). , pour traiter l’insuffisance rénale.
Suite à cette publication, la société a confirmé ses objectifs (hors effets de change) de bénéfices, de génération de cash et de croissance (-1% à +3%). Mais l’entreprise a revu à la baisse son objectif de croissance de l’EBITDA ajusté, s’attendant à une baisse comprise entre 11 % et 8 % par rapport à une fourchette précédente de -9 % à -3 %.
Au niveau de ses divisions, l’entreprise a revu à la baisse tant sa prévision de croissance de chiffre d’affaires que sa marge d’Ebitda pour l’agriculture (« crop science »), tablant sur une baisse de son chiffre d’affaires allant de 3% à 1% (contre -1% à +3% auparavant), ainsi qu’une marge d’Ebitda ajusté située entre 18% et 20% contre une fourchette de 20% à 22% auparavant.
Le bénéfice et le chiffre d’affaires devraient diminuer en 2025
« Dans l’ensemble, nous nous attendons à des perspectives mitigées en matière de chiffre d’affaires et de résultat net pour l’année prochaine, avec des bénéfices susceptibles de diminuer. Nous prévoyons d’accélérer nos mesures de réduction des coûts et d’améliorer notre efficacité afin de compenser partiellement cette situation et de rester concentrés sur la conversion des liquidités. « , a déclaré Wolfgang Nickl, directeur financier de l’entreprise, dans le communiqué de presse de l’entreprise.
L’année dernière, le chimiste a engagé une restructuration qui doit lui permettre de générer des économies annuelles de 2 milliards d’euros à partir de 2026. Cela s’est traduit par 5.500 suppressions d’emplois en 2024, dont 3.200 sur les six premiers mois de 2024, a indiqué Bill Anderson, cité par l’AFP.
Bayer espère également que la Cour suprême des Etats-Unis se saisira des poursuites liées au Roundup, l’herbicide de Monsanto à base de glyphosate accusé d’être cancérigène, pour clarifier la situation juridique qui pèse sur le groupe.
Bayer étudie actuellement quelle affaire porter devant la plus haute juridiction américaine, et si elle la saisit, « espère une décision lors de la session 2025-2026 ». « Le chemin est long et il n’existe pas de solution miracle », a commenté Bill Anderson.
En 2022, le groupe connaît un premier échec, la Cour suprême ayant alors refusé de se saisir de deux décisions sur des cas individuels.
Depuis le rachat de Monsanto en 2018, le chimiste a déboursé environ 11 milliards de dollars pour régler plus de 100 000 plaintes.
Selon le journal Washington Post, le géant de l’agrochimie tente également d’influencer le vote de la future loi agricole américaine, renouvelée d’ici la fin de l’année et qui encadre le secteur pour une durée de 5 ans.
(Avec l’AFP)
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse