Plomb, arsenic, produits chimiques… La composition choquante de nos tampons

11 000. C’est le nombre estimé de protections hygiéniques (tampons, serviettes, etc.) qu’une femme utilise au cours de sa vie. Mais ce serait aussi le nombre de fois qu’elle expose ses parties intimes à des métaux lourds et des produits chimiques à l’origine de maladies chroniques et de problèmes de reproduction, selon une nouvelle étude choc menée par des chercheurs de l’université Columbia à New York, relayée par CNN.

Plusieurs études ont déjà prouvé que les tampons peuvent contenir des substances chimiques – comme des substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, des plastifiants et des composés organiques volatils émis sous forme de gaz ou de parfums – accusés de perturber le système endocrinien. Cette fois, c’est de l’arsenic et du plomb qui ont été retrouvés dans des tampons de différentes marques commercialisées, dont certains fonctionnant avec du coton biologique.

Les tampons biologiques contenaient des niveaux plus élevés d’arsenic, tandis que les tampons conventionnels contenaient des niveaux plus élevés de plomb.

« Je ne veux pas que les gens paniquent »

« La concentration moyenne de plomb dans les tampons était environ 10 fois supérieure aux niveaux maximums actuellement autorisés dans l’eau potable », a déclaré l’analyste principale Kathrin Schilling, qui a ajouté : « Il n’existe pas de niveau d’exposition au plomb sans danger, et il a été démontré que ce produit provoque des problèmes de santé reproductive chez les femmes. »

L’étude, qui a porté sur 30 marques de tampons vendus aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Grèce, n’a pas pu déterminer si les métaux lourds pouvaient pénétrer dans l’organisme à partir des tampons, ce qui rend inconnus les impacts potentiels sur la santé. Des analyses plus approfondies sont en cours.

« Je ne veux pas que les gens paniquent, mais je veux qu’ils sachent que des métaux lourds ont été trouvés dans ces produits menstruels », a déclaré la chercheuse Kathrin Schilling.

Jamais plus de 8 heures

Mais comment l’arsenic et le plomb se sont-ils retrouvés dans nos serviettes hygiéniques ? CNN réexplique que les tampons sont fabriqués à partir de coton et de pulpe de bois. Or, l’arsenic est naturellement présent dans le sol, l’eau et l’air, tandis que le plomb et d’autres métaux lourds sont naturellement présents dans la croûte terrestre. Les plantes peuvent donc facilement absorber ces métaux au cours de leur croissance.

Pour l’instant, les autorités sanitaires américaines ne prennent aucune précaution supplémentaire, mais recommandent simplement de ne pas porter de tampons plus de huit heures (et même toute la nuit) en raison du risque de syndrome du choc toxique, une infection bactérienne potentiellement mortelle. Parmi les autres recommandations, citons le lavage des mains avant et après l’insertion ou le retrait des tampons pour réduire la propagation des bactéries, et l’utilisation d’un tampon ayant le pouvoir absorbant le plus faible possible.