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PLFSS 2025 : le RN aide le gouvernement à maintenir la retraite à 64 ans

Est-ce à cause de la photo de famille de cette nouvelle législature, prise avant les questions au gouvernement, ou de l’amendement des groupes de gauche visant à abroger la réforme des retraites ? Les députés étaient présents en nombre dans l’hémicycle ce mardi 29 octobre, tandis que les troupes du « socle commun » autour de Michel Barnier, avec une série de défaites, a déserté les bancs de l’assemblée ces derniers jours.

Ainsi, par 232 voix contre 182, les députés ont rejeté les amendements identiques du NFP visant à abroger la réforme des retraites à 64 ans, dans le cadre de l’examen du projet de loi de Sécurité sociale (PLFSS).

L’éternel débat sur le système de retraite

«Cet amendement vise une nouvelle fois à augmenter les cotisations et à mettre en place votre folie fiscale»tance Thomas Manager (RN). En s’opposant, l’extrême droite est ainsi venue en aide à l’exécutif, très gêné dans les débats pour justifier son refus de l’amendement des groupes NFP.

« Vous voulez continuer à un rythme qui n’est pas soutenable. Au début des années 1980, les retraites représentaient 7 points de PIB, contre 14 aujourd’hui. »rétorque la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet. Dans le même esprit, le rapporteur général LR du PLFSS, Yannick Neuder, affirme : « Si cette abrogation est adoptée, les comptes seront dégradés de 3,4 milliards d’euros à partir de 2025. » « Vous les avez, notre amendement permet 4 milliards de revenus supplémentaires »répond Manuel Bompard, de la France insoumise.

L’amendement commun des groupes PFN comprenait « une nouvelle ressource basée sur l’augmentation de la cotisation vieillesse pour les salaires supérieurs au double du plafond de la sécurité sociale »soit plus de 4 949 euros par mois après impôts, assure le communiste Yannick Monnet.

« C’est simple, avec la gauche, quand il y a un problème, tu taxes »s’exclame l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. « Vous avez affirmé que l’abrogation ne pouvait se faire faute de moyens, nous y répondons par cet amendement » » glisse Stéphane Peu (PCF). Une manière aussi pour la gauche de contourner l’article 40 de la constitution, permettant au président de l’Assemblée nationale de procéder à des amendements entraînant de nouvelles dépenses inadmissibles.

La gauche propose une conférence de financement et de nouvelles recettes

Ensuite, l’outil législatif du PFN prévoyait la convocation dans les six mois d’une conférence entre organisations syndicales et patronales. « chargé d’identifier les conditions de financement permettant d’assurer l’équilibre financier durable du système de retraite tout en garantissant un âge de 62 ans pour avoir droit à une pension de retraite. »

La gauche rejoint ainsi la proposition de l’intersyndicale, formulée au début de la mobilisation de 2023. «C’est une réforme par amendement sans étude d’impact»déplore le LR Thibault Bazin. Reconnaissant que « Travailler deux ans de plus peut paraître anxiogène »parmi les salariés, la ministre Astrid Panosyan-Bouvet n’envisage cependant pas « ni nécessaire ni souhaitable » ajouter un cadre de discussion pour « une importance égale existante »comme le Conseil d’orientation des retraites (Cor).

Cependant, la séquence autour de l’abrogation de la réforme des retraites n’est pas terminée. Le RN, qui voulait piéger la gauche lors de sa niche parlementaire, a vu ce jeudi 31 octobre sa proposition de loi (PPL) vidée de ses objectifs en commission.

Selon Le Figaro, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet devrait également déclarer irrecevables les amendements du RN rétablissant le texte original, en vertu de l’article 40. Ainsi, en ne soutenant pas l’initiative du NFP dans le cadre du PLFSS, l’extrême droite permet la réforme doit être préservée à 64 ans en l’état. Enfin, jeudi 28 novembre, un PPL cosigné par les députés LFI et PCF doit être examiné dans le contexte de la niche rebelle.

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Cammile Bussière

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