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Place nette : gros coup de pied dans la fourmilière des dealers d’Auriacombe

Place nette : gros coup de pied dans la fourmilière des dealers d’Auriacombe

l’essentiel
Dix personnes ont été mises en examen par un juge d’instruction de Toulouse. Ces personnes impliquées dans un trafic de drogue autour d’Auriacombe, à La Reynerie, ont été interpellées après plusieurs mois d’enquête lors de l’opération « Place Net XXL », à Toulouse.

A l’heure où les deals se font beaucoup sur les réseaux sociaux, loin des immeubles des villes « difficiles », certains prospèrent encore dans le secteur « traditionnel ». Ce fut le cas à Auriacombe, un lieu fermé du quartier sensible de La Reynerie, à Toulouse, où les halls d’immeubles accueillaient des points de deal depuis des décennies.

Les points de vente restent rentables même si les avocats qui accompagnent les onze accusés ne sont pas convaincus par les 14 000 € de chiffre d’affaires quotidien annoncés par les enquêteurs. « Chacun minimise son rôle et son activité. Nous avons regardé, vu et compté», rétorque une source proche de l’enquête.

Arrestations à Toulouse et… Barcelone

Sur les quatorze objectifs annoncés lors d’une opération qui a mobilisé 150 policiers il y a une semaine, quatre suspects restent en fuite. Certains ont curieusement disparu quelques heures avant que les officiers de police judiciaire ne viennent frapper à leur porte.

« Les éléments unis contre eux ne disparaissent pas », affirme un policier. Surveillance, photos, enregistrement de conversations alimentent les accusations portées contre cette équipe. Quant aux disparus, des mandats d’arrêt ont été émis par la juge d’instruction Audrey Assemat.

Déjà, grâce à la collaboration avec la police espagnole qui s’est appuyée sur les enquêtes approfondies de la division pénale territoriale, un homme de 30 ans a été arrêté à Barcelone. Une prise importante puisqu’aux yeux des enquêteurs antidrogues, qui ont monté le dossier, et du parquet, cet individu serait le patron de l’organisation avec son frère, resté à Toulouse. Une famille qui aurait pris la suite de Djamel Thari, tué en juillet 2017 sur fond de vengeance et de rivalités entre bandes.

120 000 € d’avoirs criminels

Sur les onze personnes interpellées, dont une femme, dix ont été présentées, dont deux mineurs. Neuf ont été incarcérés, un laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Ces personnes sont soupçonnées d’avoir joué des rôles actifs de gérante, de nounou, de trésorière de points de deal ou encore de transporteurs entre Toulouse et l’Espagne. Les perquisitions ont permis la saisie de 12 kg de cannabis, 400 g de cocaïne et de divers avoirs criminels. « Au total 120 000 € », calcule le procureur Samuel Vuelta-Simon. Ces actifs se répartissent entre de la trésorerie, environ 8 000 €, des accessoires et vêtements de luxe, un jet-ski (!) et plusieurs voitures.

Depuis une semaine, plusieurs « petits » dealers ont également été interpellés dans le cadre d’une surveillance de quartier, mais les enquêteurs ne parient pas sur l’avenir. « En matière de drogue, la nature a horreur du vide », se souvient un policier. Lorsqu’une équipe est sous clé, les remplaçants ne manquent jamais. Coups de feu et épisodes d’intimidation pourraient donc animer les semaines à venir. « L’hydre renaît toujours, concède le procureur de la Vuelta-Simon. Mais nous continuerons à travailler et à lui couper la tête. Sans s’arrêter. »

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