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Pinel, PTZ, locations meublées… Dans le budget 2025, des choix « pas à la hauteur de la crise »

Pinel, PTZ, locations meublées… Dans le budget 2025, des choix « pas à la hauteur de la crise »

Le marché immobilier traverse depuis deux ans une grave crise et en attendant les décisions de Bercy concernant le budget 2025, les professionnels du secteur espéraient un signe fort du gouvernement. Hélas, nombreux ont été désillusionnés en découvrant le projet de loi de finances (PLF) pour 2025, présenté jeudi dernier.

« Michel Barnier avait affiché des ambitions importantes en matière de logement », rappelle Pierre Madec, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et spécialiste des questions immobilières. Mais on ne retrouve pas ces ambitions dans les mesures annoncées. À mon avis, ils ne sont pas à la hauteur de la crise que connaît aujourd’hui la construction neuve. »

« Plutôt inquiétant »

Dans le détail, le PLF a d’abord entériné la fin du dispositif Pinel, qui permet de bénéficier d’une réduction d’impôt en échange du financement de logements neufs destinés à la location. Dans le document, pas une ligne n’y fait référence, confirmant sa disparition programmée le 31 décembre 2024. Pas de surprise puisque Pinel a été critiqué car jugé coûteux (1,5 à 2 milliards par an) et pas assez efficace : « Le problème Il ne s’agit pas tant de le supprimer que de ne pas réinjecter les économies budgétaires générées par sa suppression dans un nouveau système », regrette Pierre Madec.

Sur le volet rénovation énergétique, les crédits MaPrimeRénov vont baisser d’environ un milliard d’euros par rapport à 2024, soit 2,3 milliards en 2025 : « Les objectifs sont moins ambitieux que l’an dernier et c’est plutôt inquiétant car le besoin de rénovation est très important », souffle Pierre Madec.

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Le Parlement décidera

Le prêt à taux zéro (PTZ) pour les primo-accédants sera étendu à l’ensemble du territoire alors qu’il ne s’appliquait jusqu’ici que dans les zones tendues. Les maisons unifamiliales seront-elles éligibles ? Cela ne serait pas « absurde » « en dehors des zones hyperurbaines et pour peu qu’elles ne consomment pas trop d’espace », a déclaré samedi la ministre du Logement, Valérie Létard. « Cela aura un coût budgétaire important », note Pierre Madec, s’interrogeant sur « les objectifs du gouvernement en matière de fin de l’artificialisation des terres ». »

Enfin, la niche fiscale des locations meublées non professionnelles (LMNP) semble vouée à l’échec. Appliqué aux locations longue et moyenne durée, mais aussi aux locations de type Airbnb, il permet de bénéficier de généreuses réductions d’impôts mais est jugé trop attractif par rapport aux locations longue durée. Problème, selon Pierre Madec : rien n’est fait, en contrepartie de cette suppression, pour « rendre plus attractive la fiscalité sur les locations à l’année ».

Toutes ces mesures, plus vouées à « augmenter les recettes fiscales » qu’à défendre la « politique du logement », juge Pierre Madec, ne sont encore que des projets qui seront probablement amendés lors des débats au Parlement. Que restera-t-il à la fin de l’année, lorsque le budget sera voté ? Les parlementaires « devront prendre leurs responsabilités », a prévenu Michel Barnier.

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