Pierre Richard a « fait des pitreries » sur le tournage de cette comédie culte aux 7 millions d’entrées

La Chèvre : la maladresse de François Perrin

Que ce soit en tant que réalisateur ou scénariste, François Veber a participé à de nombreuses comédies cultes. On lui doit en effet les scénarios de Le grand homme blond avec une chaussure noire (1972), de L’homme ennuyeux (1973) ou encore Le retour du grand blond (1974). Après avoir vu Pierre Richard réciter ses dialogues, le cinéaste décide de le diriger lui-même dans Le jouet (1976), avant de le retrouver pour La Chèvre (1981). Un film mettant en scène un personnage récurrent de Francis Veber : François Perrin (dont François Pignon est une variante).

Ici, Pierre Richard incarne un Perrin dont la vie peut se résumer ainsi une succession de malchanceL’homme fait constamment de mauvais choix et le destin semble jouer contre lui. Son profil intéresse alors M. Bens, le patron d’une grande entreprise dont la fille a été kidnappée lors de vacances au Mexique. Ce dernier étant lui aussi extrêmement malchanceux, Perrin pourrait bien réussir à retrouver sa trace en faisant les mêmes gaffes qu’elle. Pour accompagner Perrin, M. Bens l’associe néanmoins à un détective « normal », l’imposante Campana (Gérard Depardieu). Ce dernier ne sera pas au bout de ses peines aux côtés de Perrin…

Le côté drôle de La Chèvre L’intrigue se résume à la série de situations incroyables dont est victime Perrin, qui malgré tout garde le sourire et une confiance étonnante. Tout cela devant un Campana abattu face à tant de malchance. Le duo Pierre Richard / Gérard Depardieu fonctionne à merveille à l’écran. Cependant, sur le plateau, les choses se sont révélées plus compliquées qu’il n’y paraît.

Pierre Richard insupportable sur le plateau

En fait, en plus conditions de tournage difficilesAvec des températures élevées et des animaux dangereux qui s’invitent, les deux acteurs étaient difficiles à gérer pour Francis Veber. Gérard Depardieu était beaucoup trop enclin à boire. Tandis que Pierre Richard était, à l’époque, plus concentré sur sa relation amoureuse avec une jeune femme surnommée Amour. Comme l’a révélé Francis Veber dans l’émission Jour J sur RTLl’acteur n’a pas hésité à gambader avec elle dès qu’il en avait l’occasion, même dans une loge où Gérard Depardieu se faisait maquiller.

Il était avec Amour dans la salle de maquillage. Il y avait un rideau et ils maquillaient Gérard Depardieu. Mais il s’amusait dans le fond, c’est pour ça que Depardieu s’est pris le pinceau de maquillage dans l’œil. Et il criait : « Vous avez fini, bande de salauds ? »

En plus de partager ainsi ses moments intimes, Pierre Richard a démontréune certaine bêtise avec son compagnon ce qui a eu le don d’agacer Gérard Depardieu autant que Francis Veber. Ce dernier l’explique par le fait que l’acteur était plus âgé qu’elle et s’adressait à elle comme à un enfant.

Ils s’amusaient tous les deux au petit déjeuner/ Et ça se passait comme ça : « Est-ce qu’elle veut de la tuture sur sa biscotte ? Oui, elle veut de la tuture sur sa biscotte ». Évidemment, Depardieu et moi sommes arrivés assez tendus.

Malgré ces frustrations mutuelles pendant le tournage, La Chèvre a été un succès à sa sortieLe film fut le plus gros succès de l’année 1981 avec plus de 7 millions d’entrées. De quoi motiver Gérard Depardieu et Pierre Richard à se reformer en 1983 avec Les Compèrespuis en 1986 avec Les fugitifs.