L’humoriste Pierre Palmade sera jugé pour blessures involontaires à la suite du grave accident de la route qu’il a provoqué en février 2023 alors qu’il était sous l’emprise de stupéfiants en Seine-et-Marne, a annoncé lundi 27 mai le procureur de Melun.
Le juge d’instruction a renvoyé l’acteur de 56 ans en jugement pour blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure et inférieure à trois mois, a écrit le procureur, Jean-Michel Bourlès, dans un communiqué. Il précise que le chauffeur, M. Palmade, avait « consomme des stupéfiants »une infraction pour laquelle il a été « en état de récidive légale » en raison d’une condamnation en 2019. En conséquence, « Pierre Palmade risque quatorze ans de prison et 200 000 euros d’amende », précise le procureur. Le juge n’a cependant pas fait droit aux réquisitions du parquet en faveur d’un procès pour homicide et blessures involontaires.
Le 10 février 2023, sur une route départementale de Seine-et-Marne, Pierre Palmade conduisait une voiture qui percutait un véhicule arrivant devant. L’accident a fait, outre l’acteur, trois blessés graves : un homme de 38 ans, son fils de 6 ans et sa belle-soeur de 27 ans, qui a perdu le bébé qu’elle attendait.
Le bébé est mort avant la naissance
Un expert médical a conclu que le bébé porté par la passagère enceinte – qui a subi une césarienne à la suite de l’accident – était décédé avant la naissance et ne pouvait donc pas être légalement considéré comme une personne.
Si la qualification d' »homicide involontaire », requise par le parquet, avait été retenue, la procédure aurait fait l’objet d’un épineux débat juridique. Selon une jurisprudence constante de la Cour de cassation, qui a statué sur des cas similaires d’accidents de la route, un enfant qui n’est pas né n’existe pas en tant que personne. Un fœtus n’a donc aucune existence juridique et sa mort ne peut donc constituer un homicide involontaire pour l’automobiliste impliqué. Contrairement à cette jurisprudence pénale, le parquet de Melun a souhaité une » débat « devant le tribunal pour une éventuelle accusation d’« homicide involontaire ».
Les victimes de l’accident « déplorer » de leur côté ce choix de renvoyer le comédien en justice uniquement pour blessures involontaires et non pour homicide involontaire » en ce qui concerne les éléments du dossier (…), mais aussi au regard de la décence et de l’humanité les plus élémentaires »a annoncé leur avocat, Mourad Battikh, dans un communiqué, estimant que cette affaire était l’occasion de « faire évoluer le droit vers plus d’équité et de justice ». Contactée par l’Agence France-Presse, l’avocate de Pierre Palmade, Céline Lasek, n’a pas souhaité faire de déclaration.